RDC-Rapport Mapping : « Que les auteurs des crimes les reconnaissent, et qu’il y ait des réparations en faveur de toutes les victimes » (VSV)

Les tombes des victimes de la guerre de six jours à Kisangani/Ph ACTUALITE.CD

La Voix des Sans Voix (VSV), organisation de défense des droits de l’homme, affirme qu’il faut que les auteurs des crimes dénoncés dans le rapport Mapping reconnaissent les actes afin que justice soit rendue pour les victimes.

« A l’occasion du 10ème  rapport de la publication de ce rapport, il faut souligner que le constat sur terrain est que c’est une grande déception en ce sens que rien n’a évolué depuis la publication de ce rapport, l’impunité demeure, et les auteurs de tous ces crimes qui ont été perpétrés en RDC continue à jouir de l’impunité ; et c’est la grande déception de toutes les victimes. On ne peut pas bâtir un Etat de droit sur le fond de l’impunité, il faut que les victimes de tous ces crimes puissent bénéficier de réparation, et pour qu’il y ait réparation, il faut à tout prix que la justice leur soit rendue. S’il faut passer par les mécanismes de justice transitionnelle, qui veut que la vérité soit connue sur ce qui s’est passé, et après que cette vérité soit connue, que les auteurs des crimes les reconnaissent, et qu’il y ait des réparations en faveur de toutes les victimes. C’est de cette manière là qu’on peut réconcilier tout un peuple. Sans la reconnaissance des crimes et sans réparations, c’est l’impunité qui va demeurer en RDC », affirme Rostin Manketa, directeur exécutif de la VSV.

Contexte

Le rapport de mapping de l'ONU a été élaboré par le Haut-commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme et décrit les violations les plus graves des droits humains et du droit international humanitaire commises en République démocratique du Congo (RDC) entre mars 1993 et juin 2003. Il s'agit d'un document dense et détaillé, basé sur des recherches extensives et rigoureuses effectuées par une équipe d'une vingtaine de professionnels congolais et internationaux en matière de droits humains sur une période de 12 mois. Le rapport examine 617 des incidents les plus graves survenus dans tout le Congo sur une période de 10 ans et fournit des détails sur des cas graves de massacres, de violence sexuelle et d'attaques contre des enfants, ainsi que d'autres exactions commises par une série d'acteurs armés, notamment des armées étrangères, des groupes rebelles et des forces du gouvernement congolais.

Ce rapport indique que les femmes et les enfants ont été les principales victimes de la plupart des actes de violence recensés l'équipe de Nations-Unies. Il indique que la majorité des crimes documentés peuvent être qualifiés des crimes contre l'humanité et des crimes de guerre.

Ce rapport est donc un rapport puissant de la gravité des crimes commis au Congo et de l'absence choquante de la justice pour établir les responsabilités, sanctionner les auteurs de ces crimes odieux et réparer les dommages subis par les victimes.

Enregistrez-vous ici pour suivre en direct le webinaire spécial organisé par ACTUALITE.CD à cet effet.

Thérèse Ntumba