RDC-rapport Mapping : « Nous avons besoin des prises de position publique du Président de la République, du Premier Ministre et des ministres intéressés par ce dossier » (ASADHO)

Les tombes des victimes de la guerre de six jours à Kisangani/Ph ACTUALITE.CD

A l’occasion du 10ème anniversaire du rapport Mapping ce 1 octobre, ACTUALITE.CD donne la parole aux organisations de la société civile et celles de défenses de Droits de l’homme afin d’avoir leurs avis sur ce qui doit être fait pour que justice soit faite aux victimes Congolaises.

Pour Jean-Claude Katende, Coordonnateur de l’Association africaine des droits de l’homme (ASADHO), les autorités de la RDC doivent prendre position publiquement sur ce dossier.

« Je pense qu’il faut d’abord noter que pendant 10 ans, il y avait faiblesse des autorités de la RDC à l’époque à l’égard du Rwanda, les recommandations de ce rapport n’ont pas été prises en compte. Aujourd’hui nous avons les nouvelles autorités, et nous pensons que leur implication au niveau national et international pour qu’un tribunal international sur la situation en RDC soit mis en place, est une action intéressante qui pourrait permettre à ce que, enfin, les recommandations du rapport soient mises en œuvre. Nous estimons que l’implication des autorités congolaises ne doit pas être timide, nous avons besoin des prises des positions publiques du président de la République, du premier ministre et des ministres intéressés par ce dossier, pour que les Congolais eux-mêmes soient mobilisés derrière la mise en œuvre de ces recommandations, la communauté internationale aussi. Aujourd’hui que les choses bougent au niveau international en faveur du tribunal international sur le Congo et que les autorités Congolaises appuient cette démarche et aussi la population Congolaise. L’implication de tout le monde est importante pour que les recommandations de ce rapport soit mis en œuvre », a dit à ACTUALITE.CD le coordonnateur de l’ASADHO, Jean-Claude Katende.

Contexte

Le rapport de mapping de l'ONU a été élaboré par le Haut-commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme et décrit les violations les plus graves des droits humains et du droit international humanitaire commises en République démocratique du Congo (RDC) entre mars 1993 et juin 2003. Il s'agit d'un document dense et détaillé, basé sur des recherches extensives et rigoureuses effectuées par une équipe d'une vingtaine de professionnels congolais et internationaux en matière de droits humains sur une période de 12 mois. Le rapport examine 617 des incidents les plus graves survenus dans tout le Congo sur une période de 10 ans et fournit des détails sur des cas graves de massacres, de violence sexuelle et d'attaques contre des enfants, ainsi que d'autres exactions commises par une série d'acteurs armés, notamment des armées étrangères, des groupes rebelles et des forces du gouvernement congolais.

Ce rapport indique que les femmes et les enfants ont été les principales victimes de la plupart des actes de violence recensés l'équipe de Nations-Unies. Il indique que la majorité des crimes documentés peuvent être qualifiés des crimes contre l'humanité et des crimes de guerre.

Ce rapport est donc un rapport puissant de la gravité des crimes commis au Congo et de l'absence choquante de la justice pour établir les responsabilités, sanctionner les auteurs de ces crimes odieux et réparer les dommages subis par les victimes.

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Thérèse Ntumba