RDC : « nous appelons le premier chef des congolais à se mobiliser pour réclamer le tribunal spécial » (Jonas Tshiombela)

Jonas Tshiombela, coordonnateur de la Nouvelle société civile congolaise/Ph droits tiers

A l’occasion du 10ème anniversaire du rapport Mapping, la Nouvelle Société civile Congolaise (NSCC), par son coordonnateur Jonas Tshombela, appelle le président de la République, Félix Tshisekedi à s’impliquer pour réclamer la mise en place d’un tribunal spécial pour la RDC afin de juger les auteurs des crimes graves commis au pays entre 1993 et 2003.

« 10 ans après, la justice tant nationale qu’internationale n’arrive pas à fixer l’opinion sur les victimes Congolaises qui sont dans ce rapport, c’est regrettable. L’opinion de notre pays est en train de se réveiller et réclame justice pour les compatriotes qui ont trouvé la mort. La Siéra-Léone à eu 200 000 morts, ils ont eu un tribunal pénal international, la Yougoslavie a eu 400 000 morts, ils ont eu le tribunal pénal international, le Rwanda a eu 800 000 morts, ils ont eu un tribunal pénal international ; au Liban, le premier ministre est mort, ils ont un tribunal international. Pour la RDC, plus de 6 millions de congolais sont morts, sans que la justice ne puisse s’y pencher, c’est injuste. Nous appelons d’abord le premier chef des congolais à se mobiliser pour réclamer le tribunal spécial pour la RDC, pour que l’impunité cesse dans notre pays. Nous réclamons qu’une démarche soit faite par toutes les organisations qui s’occupent des droits et libertés dans notre pays pour réclamer, à la justice de notre pays d’abord, et à la justice internationale de s’intéresser à ce cas particulier de la RDC », a dit à ACTUALITE.CD Jonas Tshombela, coordonnateur de la NSCC.

Contexte

Le rapport de mapping de l'ONU a été élaboré par le Haut-commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme et décrit les violations les plus graves des droits humains et du droit international humanitaire commises en République démocratique du Congo (RDC) entre mars 1993 et juin 2003. Il s'agit d'un document dense et détaillé, basé sur des recherches extensives et rigoureuses effectuées par une équipe d'une vingtaine de professionnels congolais et internationaux en matière de droits humains sur une période de 12 mois. Le rapport examine 617 des incidents les plus graves survenus dans tout le Congo sur une période de 10 ans et fournit des détails sur des cas graves de massacres, de violence sexuelle et d'attaques contre des enfants, ainsi que d'autres exactions commises par une série d'acteurs armés, notamment des armées étrangères, des groupes rebelles et des forces du gouvernement congolais.

Ce rapport indique que les femmes et les enfants ont été les principales victimes de la plupart des actes de violence recensés l'équipe de Nations-Unies. Il indique que la majorité des crimes documentés peuvent être qualifiés des crimes contre l'humanité et des crimes de guerre.

Ce rapport est donc un rapport puissant de la gravité des crimes commis au Congo et de l'absence choquante de la justice pour établir les responsabilités, sanctionner les auteurs de ces crimes odieux et réparer les dommages subis par les victimes.

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Thérèse Ntumba