RDC : une centaine d’ouvrages d’adduction d’eau, de latrines et des impluviums construits par l'ONG Mercy Corps en faveur des communautés affectées par Ebola au Nord-Kivu

Une centaine d’ouvrages, notamment des points d’adduction d’eau dans des quartiers, des latrines aux marchés ainsi que des  impluviums dans des structures sanitaires ont été construits par l’organisation Mercy Corps en faveur de plus de 30 000 habitants répartis dans des zones de santé dernièrement touchées par la dixième épidémie de la maladie à virus Ebola au Nord-Kivu.  Résultats communiqués aux communautés bénéficiaires, ce mardi 29 septembre, au cours des cérémonies de clôture du projet «réponse aux besoins prioritaires en eau, hygiène et assainissement dans les zones affectées par la maladie à virus Ebola». 

D’après Guillaume Cailleaux, Directeur adjoint du programme Ebola à Mercy Corps, les ouvrages réalisés constituent une réponse aux besoins en eau, hygiène et assainissement exprimés par les habitants à travers leurs cellules d’animation communautaire mises en place dans plusieurs quartiers des zones de santé de Butembo, Katwa, Musienene, Lubero et Alimbongo pendant la période d’Ebola.

«Nous avons adapté nos interventions à la perception et aux feedbacks des communautés afin de favoriser l’engagement et l’appropriation de la riposte. Les résultats sont satisfaisants. Il s’agit de 15 nouveaux ouvrages opérationnels  à Butembo et Katwa, 9 forages réhabilités à Musienene, Lubero et Alimbongo, 5 sources d’eau potable, 2 grandes adductions d’eau réalisées à Katwa, 4 mini adductions d’eau à Katwa et Musienene, 60 portes de latrines construites dans cinq marchés de Butembo (Mukuna, Rughenda, Bwanadeke, Vichai et Kaliva, 16 impluviums répartis dans 16 structures de santé de Musienene. Une centaine d’ouvrages pour plus de 30 milles habitants bénéficiaires», s’est réjoui M. Guillaume Cailleaux. 

Mercy Corps a remis et confié la gestion de ces ouvrages aux comités de gestion et d’hygiène mis en place par les habitants des cellules bénéficiaires. Des boîtes à outils et des kits d’usure leur ont également été remis pour faciliter l’entretien des ouvrages en cas de panne.

L’accès à l’eau, un grand défis

Ces ouvrages d’adduction d’eau sont construits dans des entités qui font face à un manque criant d’eau potable. D’après une enquête réalisée au mois de mars 2020 par l’ONG Solidarité international, seul 28 % de la population de Butembo a accès à l’eau potable.  Le représentant du maire de Butembo, M. Katsuva Terya Awite, se réjouit de voir les organisations aider son administration à relever le grand défi d’accès à l’eau potable, surtout en ces périodes où Butembo fait face aux épidémies qui exigent l’hygiène régulier des mains. Il appelle les habitants à s’approprier  et à protéger ces ouvrages.

«Pendant Ebola, nous avons vu des gens s’attaquer aux organisations internationales comme si elles ne font rien. Aujourd’hui nous venons de bénéficier des sources d’eau potable. Une réponse au sérieux problème d’accès à l’eau potable auquel font face nombreuses cellules de notre ville. J’invite les chefs d’entités de base à bien entretenir ces puits d’eau, parce que nous avons besoin de l’eau dans le combat contre les épidémies, dont Ebola», a indiqué M. Katsuva Terya Awite.

Isaac Kavota, chef du quartier Mukuna (l’une de 48 quartiers de Butembo), appelle d’autres organisations à agir. Car, d’après lui, malgré le nombre important de forages et adductions dont a bénéficié son entité, le problème d’accès d’eau potable persiste.

«Nous venons de bénéficier des sources, mais nombreux coins de mon quartier n’ont pas accès à l’eau potable, parce que des sources ont tari. Des femmes prennent énormément des risques sécuritaires et sanitaires en quittant tôt le matin leurs habitats à la recherche de cette denrée rare. Il faut que d’autres organisations aussi agisse pour soulager cette souffrance des habitants», exhorte Isaac Kavota.

Lancé au mois d'août 2019, ce projet de «réponse aux besoins prioritaires en eau, hygiène et assainissement dans les zones affectées par la maladie à virus Ebola au Nord-Kivu», a été exécuté par Mercy Corps, en collaboration d’autres structures étatiques, tel le Service national de l’hydraulique rurale (SNHR), avec l’appui financier du Fonds humanitaire en République Démocratique du Congo (FHRDC), à hauteur de deux millions de dollars.

Claude Sengenya