La ministre d’Etat en charge du genre a tenu une conférence de presse ce 14 septembre, au cours de laquelle elle a parlé de la situation de la femme en RDC. Des avancées ont été enregistrées sur le plan juridiques cependant, il n’existe pas encore des mesures coercitives contre les violences sexuelles et celles basées sur le genre.
Béatrice Lomeya a d’abord rappelé les attributions reconnues au ministère du genre, entre autres, la protection et la promotion des droits des femmes mais aussi, la stabilité de la famille et la protection de l’enfant, conformément à l’ordonnance N* O20/017 du 27 mars 2020 portant attributions des ministères.
A propos des cas des viols sur les femmes et les jeunes filles qui se multiplient dans le pays, Béatrice Lomeya mentionne que c’est “la goutte d’eau qui fait déborder la vase. C’est le cas de viols d’il y a 72 heures, commis sur les infirmières (du centre de santé de Kisenso Ndlr)”.
“Nous avons effectivement travaillé pour faire passer la Stratégie nationale sur les violences basées sur le genre, qui révolutionne la lutte contre le violences sexuelles et d’autres formes des violences basées sur le genre en RDC. En 2009 une première stratégie avait été proposée, elle mettait en lumière la situation en zones de conflits. Plus tard, d’autres formes de violences sont nées à travers le pays. Mais alors cela fait des décennies que nous parlons des cas des viols. J’ai comme l’impression que plus les jours avancent, plus nous régressons. Nous avons cet outil (SNVBG) Mais, nous nous sommes dit, le ministère du genre ne va pas se limiter aux textes, nous allons également veiller à leur application. La réalité sur terrain est que les bourreaux sont libérés après paiement de quelques amendes. Les victimes se retrouvent une fois de plus en insécurité. Et pour la plupart, ce sont des récidivistes. La condamnation doit être réelle”, souligne la ministre.
Comme au centre mère et enfant de Ngaba, Béatrice Lomeya réaffirme sa volonté de motiver ses homologues ministres pour que des nouvelles dispositions soient prises en matière des sanctions contre les violences sexuelles.
« Il y a une combinaison d’efforts à faire. Nous pouvons dénoncer mais, il y a d’autres collègues qui ont dans leurs attributions la justice. Si aujourd’hui, la question du viol persiste, nous pouvons dire qu’il n’y a pas des bonnes mesures au niveau de la répression. Nous pouvons sensibiliser mais, il faudrait que le ministère de la justice fasse sa part. Dans la solidarité gouvernementale, je prends la responsabilité de faire pression sur mes collègues», a-t-elle dit.
Prisca Lokale