Les deux principales associations des médecins en RDC, le syndicat national des médecins (SYNAMED) et le syndicat des médecins du Congo (SYMECO) portent de vive voix les revendications des agents de santé auprès du gouvernement à propos de leurs différentes situations, qu’ils estiment peu commodes. A l'avènement du nouveau pouvoir, les mouvements de protestations s’étaient multipliés davantage à travers le pays et des négociations ont été entamées avec l’Etat pour trouver des solutions à leurs désidératas.
Les grandes revendications des médecins du secteur public étaient la paie de 7200 médecins recensés non payés ; la majoration de la prime de risque ; l’apurement des différentes paies complémentaires et la promotion en grade. Des multiples discussions notamment celle de janvier 2020 à Bibwa, dans les périphéries de Kinshasa, entre le banc syndical et le gouvernement via les ministères de la fonction publique, de la santé et du budget, il s’en était sorti un cahier de charge qui devrait être respecté par l’employeur et suivi à la loupe par les délégués syndicaux. L’Etat s’était engagé à payer 3 200 sur les 7 200 médecins impayés pour l’année 2020 en dégageant un groupe à chaque trimestre nommé au grade supérieur les médecins.
A cela s’ajoute le problème général de l’administration, l’octroi d’un salaire de base décent. Aux assises de Bibwa avec la participation de l’intersyndical national de l’administration publique (INAP), l’Etat avait pris l’engagement d’appliquer tel que repris dans le cahier de charge de septembre 2018, la paie d’un salaire de base de 150 USD au huissier. Les syndicalistes avaient plaidé pour que le taux soit réduit à 5% pour l’IPR sur les primes permanentes au lieu de 15%. Sur cette dernière question, la balle avait été renvoyée à l’autorité budgétaire qui est le parlement. De toutes ces revendications, certaines ont été réglées en petite partie mais d’autres persistent en grande partie.
Où en sommes-nous ?
Sur les 3 200 médecins à payer dans le budget 2020 comme arrêté par les deux parties, seuls 1000 ont été alignés au troisième trimestre 2020. Le Synamed affirme qu’une rencontre devrait avoir lieu pour arracher l’alignement des restants au dernier trimestre soit au mois d’octobre de cette année mais aussi avoir la position du gouvernement sur la liste de 4000 autres qui attendent toujours la prime de risque. La question du manque à gagner née de l’inflation du taux de change et qui est sur la table de l’autorité depuis plus de deux ans reste encore floue. Le banc syndical entend activer la machine pour que les médecins récupèrent leurs dûs.
Pour ce qui concerne l’avancement en grade, seuls les médecins des catégories régents et juniors ont été nommés depuis janvier 2019 par le ministre de la Fonction Publique, Michel Bongongo Ikoli Ndombo. Les médecins seniors, par contre, continuent d’attendre leur promotion en grade. Les médecins nouvelles unités qui prestent sont impatients d’être matriculés.
Sur le dossier de l'Impôt professionnel sur la rémunération (IPR) et celui du salaire de base, rien n’a évolué. Ni le gouvernement, encore moins le parlement s’est penché sur ce cas surtout de l’IPR dont l’applicabilité ne respecte pas la loi selon les syndicalistes. Le dossier également de la mise en place de la politique salariale congolaise pour les agents et fonctionnaires de l’Etat avec une nouvelle grille barémique n’a pas encore été statué.
Fonseca MANSIANGA