RDC: les services de la Présidence de la République étaient au courant du survol des ballons Loon 

Un ballon loon.

Didier Mazenga Mukanzu, ministre des transports et voies de communication, a suspendu le Directeur Adjoint de l’Autorité de l’Aviation Civile (AAC). Il lui est reproché notamment d’avoir signé un accord le 30 septembre 2019 avec la société Loon LLC "à l’insu du gouvernement de la RDC lequel a permis à ladite société de faire survoler des vallons stratosphériques sur l’espace aérien congolais." 

Le ministre soutient que le vol de ces ballons relève des attributions du gouvernement. Il ajoute, dans son arrêté, que le DG de l’AAC a autorisé « l’importation des aéronefs sans référer au conseil d’administration et ni informer le gouvernement ». 

Des documents consultés par ACTUALITE.CD démontrent que les hautes autorités du pays étaient au courant de ce projet et du survol de ces ballons. 

Djoko Bale Kongolo, directeur de cabinet du conseiller spécial du chef de l’Etat en matière de sécurité, avait, au nom de son chef, accusé réception le 8 août 2019, de la lettre sur le survol du territoire aérien congolais par des ballons pressurisés stratosphérique de Loon. 

« Y faisant suite, il y marque son accord et encourage le projet dont la réussite contribuera à l’amélioration d’une couverture  internet à haut débit à la population de notre pays », avait-il écrit répondant au directeur général de l’AAC, Jean Tshiumba Munga Jean.

Qui peut autoriser le survol en RDC?

Dans une lettre adressée à Francois Beya, le DG de l’AAC fait savoir aussi que deux demandes d’autorisation de survol avaient déjà été soumises en 2016 et 2018, mais qu’elles étaient restées sans suite. 

Trois ans plus tôt, José Makila Sumanda, à l’époque vice-premier ministre, ministre des transports et voies de communication, par une lettre signée le 31 janvier 2017, avait signifié l’exclusivité accordée au DG de l’AAC dans la gestion des autorisations et de survol et atterrissage. Il l’avait instruit de prendre toutes les dispositions pour que toutes les autorisations de survol et atterrissage soient désormais délivrées par le DG de cette entité.

Les choses ont évolué depuis. Le 4 mai 2019, Francois Beya avait écrit au DG de l’AAC pour lui signifier que désormais un avis favorable obligatoire du service du conseiller spécial du chef de l’Etat en matière de sécurité était requis pour toutes les autorisations de survol et d’atterrissage des aéronefs civils dans l’espace aérien congolais. Les mêmes dispositions s’appliquent aux aéronefs militaires ou de la Monusco.

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