Michelle Bachelet, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme s’est montrée ce vendredi 28 août, « inquiète » à propos des menaces de mort à l’endroit du Prix Nobel de la Paix, Dr Denis Mukwege à cause de ses multiples prises de position contre les violences dans l’est du pays.
La Haut-Commissaire a appelé « à une action rapide pour enquêter sur les auteurs de ces menaces avant de les traduire en justice. »
« Sa vie semble être sérieusement menacée », alerte Michelle Bachelet, dans une déclaration.
Pour elle, « Le Dr Mukwege est un véritable héros - déterminé, courageux et extrêmement efficace. Pendant des années, il a aidé des milliers de femmes gravement blessées et traumatisées quand il n'y avait personne d'autre pour s'occuper d'elles, et en même temps il a beaucoup œuvré pour faire connaître leur situation et inciter d'autres personnes à essayer de lutter contre l'épidémie incontrôlée de violence sexuelle dans l'est de la RDC. »
L’enquête voulue devrait aussi de dissuader les auteurs des menaces contre les personnels médicaux qui travaillant aux côtés du Prix Nobel de la Paix.
« Il est essentiel que les responsables soient traduits en justice et que la vérité soit connue, à la fois pour protéger la vie du Dr Mukwege, mais aussi pour dissuader ceux qui attaquent, menacent ou intimident le personnel médical et les défenseurs des droits de l'homme qui, comme lui, travaillent pour le bien-être du peuple congolais, souvent dans des circonstances exceptionnellement difficiles », a-t-elle ajouté.
Dr Mukwege a rapporté fin juillet dernier avoir reçu des menaces de mort de la part des personnes inconnues après sa condamnation des tueries des civils le 16 du même mois dans la localité de Kipupu par des miliciens. D’après le responsable de l’hôpital de Panzi, ces menaces ont été proférées à travers « des correspondances haineuses et appels téléphoniques » également aux membres de sa famille. Au nombre des auteurs desdites menaces, il y a l’ancien ministre de la défense du Rwanda, le général James Kabarebe, cité par l’organisation américaine Physicians Human Rights (PHR). Plusieurs voix se sont élevées pour demander aux Nations Unies et aux autorités congolaises d'assurer la sécurité du Dr Mukwege lauréat du Prix Nobel en 2018. La ville de Bruxelles a d’ailleurs lancé une campagne de soutien au gynécologue congolais.