RDC : l’Ituri risque de se transformer en “poudrière humanitaire” suite aux violences, alerte David McLachlan-Karr

ACTUALITE.CD

Le coordonnateur humanitaire en RDC, David McLachlan-Karr a exprimé sa “préoccupation” ce mardi 11 août suite à la montée des violences dans la province de l’Ituri précisément dans les territoires de Djugu, Mahagi et Irumu. Il a décrit une situation horrible caractérisée par des tueries massives suite aux affrontements entre les miliciens et l’armée.

“Depuis le début de l’année, des milliers de familles sont victimes de violences ininterrompues, payant un fort prix en termes de morts, de déplacements de personnes, de pertes de biens et de violations des droits de l’homme dans la Province de l’Ituri, particulièrement dans les régions de Djugu, Mahagi et au sud d’Irumu. Semaine après semaine, ces hommes, femmes et enfants sont victimes des violences, soit entre des bandes armées, soit entre l’armée congolaise et ces bandes armées.”, a déclaré le coordonnateur humanitaire en RDC. 

David McLachlan-Karr mentionne le cas des tueries d’une vingtaine de civils tuées par les miliciens de CODECO dimanche dernier dans trois villages du secteur de Banyali Kilo. La plupart des victimes étaient des femmes. “Je condamne avec énergie toutes ces violences qui endeuillent des milliers de familles.”, a-t-il tonné. 

Il a signifié sa crainte face au risque de voir l’Ituri se transformer en “poudrière humanitaire” suite à une crise humanitaire sans précédent dans la région.

“Je suis très préoccupé par le climat délétère qui s’est installé en Ituri depuis le début de l’année et qui est en passe de transformer la province en poudrière humanitaire. Du fait de ces violences, plusieurs centaines de personnes sont mortes ; plus de 660 000 personnes ont dû se déplacer à l’intérieur de l’Ituri depuis janvier 2020 ; des milliers d’autres ont également dû trouver refuge dans les pays voisins. Je souhaite rappeler la nécessité de préserver le caractère civil et humanitaire des sites de personnes déplacées selon les règles et principes internationaux qui régissent ces sites ainsi que les personnes qui y vivent.”, a ajouté M. McLachlan.

La situation reste dramatique particulièrement dans le territoire de Djugu secoué par des violences depuis décembre 2017. Les nombreux déplacés manquent de tout et vivent dans des conditions difficiles. 

Le gouverneur de l’Ituri, Jean Bamanisa a lancé en juillet dernier un appel à l’aide à toute la communauté nationale et internationale pour éviter le pire. “Les acteurs humanitaires s’investissent pour apporter secours et assistance à ceux dans le besoin dans la mesure des moyens financiers disponibles. Il revient à l’Etat Congolais en premier lieu d’investir dans la protection des civils et les solutions pacifiques pour répondre aux racines profondes qui déstabilisent la province”, a conclu David McLachlan-Karr.