Ituri-Djugu : suite à l’insécurité, les autorités locales du secteur de Banyali Kilo sont en fuite, une administration de crise est mise en place 

Le bureau du secteur de Banyali Kilo, Djugu (Ituri). Ph. Franck Asante/ACTUALITE.CD.

Depuis quelques mois, le secteur de Banyali Kilo, dans le territoire de Djugu est frappé par l’activisme intense des miliciens CODECO qui attaquent et tuent les civils. Plusieurs habitants de cette entité sont actuellement en fuite y compris les autorités locales qui ont abandonné leurs postes. 

Une administration de crise a été instituée pour gérer le secteur de Banyali Kilo. ACTUALITE.CD a rencontré lundi 10 aout Basiloko Jean Robert qui dirige le comité mis en place en l’absence du chef du secteur et d’autres collaborateurs. 

"Beaucoup de gens avaient fui l'insécurité ici. Nous étions restés au nombre de 32 personnes. J'ai été choisi comme le chargé de l'administration pour sauver le secteur. Le chef de collectivité, le receveur, le secrétaire administratif sont tous à Bunia. Aucune autorité légalement établie n’est visible pour le moment ici. Ils communiquent rarement avec nous. C'est comme ça que nous fonctionnons ici, d'une façon officieuse.”, a déclaré le chef de l’administration de crise dans le secteur de Banyali Kilo.

Les forces de l’ordre et de sécurité sont au courant de l’absence de l’autorité de l’Etat dans ce secteur. Le bilan est lourd en termes des pertes en vies humaines depuis le début de cette année. 

" Depuis début de l'année, nous avions enregistré 27 morts à Tigeni, 39 morts à Bunzenzele surtout les enfants, à Kabakaba vers Baunguwe ils ont enlevé plus de 20 personnes et il y a des cadavres qu'on n'a pas encore inhumé. A Kamahu, côté Liseyi nous étions avec les gens de la croix-rouge pour l’inhumation, nous avons compté 61 cadavres à partir du tronçon Sakoko jusqu'à Liberia et Mayolo 12 personnes ont été tuées. C'est pourquoi nous estimons à plus de 250 personnes massacrées par ces miliciens depuis janvier.”, a affirmé Basiloko Jean Robert, retrouvé dans une case qui est le bureau de l’administration de crise.

Plus de 2000 personnes ayant fui le secteur vivent à Kilo dans des conditions déplorables. Aucune aide de la part du gouvernement n’est parvenue à ces déplacés. Pendant ce temps, le gouverneur de l’Ituri, Jean Bamanisa qui avait lancé le cri de détresse se trouve à Kinshasa pour solliciter du gouvernement central plus d’implication dans la recherche de la paix en Ituri.

Franck Asante, à Djugu