Ituri : en dépit des négociations entre les miliciens de CODECO et la délégation présidentielle, l'armée reste « vigilante » et se dit prête à « protéger la population »

Parade des FARDC à l'état-major Sokola 1 à Beni/Ph Yassin Kombi ACTUALITE.CD

En attendant la poursuite des négociations entre la délégation présidentielle et les miliciens de CODECO dans le territoire de Djugu pour le processus de paix, l’armée dit être « vigilante ». Elle appelle les deux parties à tout faire afin de déboucher à la paix pour le bien de la population.  

« Nous appelons la population à faire confiance en son armée. Faire confiance également aux processus de paix qui amorcé entre ces miliciens et la délégation présidentielle. Nous, armée, nous voulons que ces deux parties respectent leurs engagements et que la population n'en soit pas victime. La paix c'est notre souhait tous et toutes les démarches sont les bienvenues pour aboutir à la paix. Mais l'armée reste vigilante pour protéger la population et ses biens comme stipule notre mission régalienne », a dit le lieutenant Jules Ngongo, porte-parole de l’armée en Ituri.

La délégation de Kinshasa avait sollicité une trêve sur le terrain pour permettre un bon déroulement des pourparlers avec les miliciens. Mais ces derniers, éparpillés en groupuscules dans les villages n’ont pas arrêté de tuer les civils.  

« Les miliciens de CODECO doivent savoir que les négociations ne signifient pas une faiblesse. Ce n’est pas parce que nous sommes dans une étape des pourparlers qu'ils vont prétendre tuer, voler les biens de la population. D'ailleurs, là où ils avaient pillé des vaches, ils ne devraient même pas y être. C'est tout simplement parce que nous sommes dans une étape précise. Nous ne sommes pas dans une position de faiblesse sauf qu'il est question de chercher la paix. Raison pour laquelle nous les appelons pour la énième fois au respect de leurs engagements avec la délégation envoyée par le président de la République qui est commandant suprême de l'armée », appelle le porte-parole militaire.

Alors que la mission de la délégation de Kinshasa n’est que de deux mois, le processus de négociation semble évoluer à pas de tortue. Pendant ce temps, toutes les conditions ne sont pas encore réunies pour accueillir les miliciens qui quittent le maquis. Le porte-parole de la délégation, Pitshou Iribi a dit mardi sa crainte face ce défi qui risque d’impacter négativement sur le processus de paix tant recherché.

En décembre 2019, des centaines de miliciens qui s’étaient décidés de déposer les armes avaient déserté le site de pré cantonnement à Kpandroma pour rejoindre la brousse faute de prise en charge par les autorités.

A ce jour, 3 groupes des miliciens se sont déjà engagés pour la paix dans le territoire de Djugu. Il s’agit des groupes Libération pour le Congo/CODECO, Allah et Katanga qui ont même présenté des cahiers de charges. Ils sont actuellement plus d’une centaine de miliciens à avoir quitté la brousse avec une dizaine d’armes à feu, d’après le porte-parole de la délégation présidentielle composée d’anciens chefs de guerre de l’Ituri dont Floribert Ndjabu, le général Germain Katanga et le colonel Mathieu Ngudjolo.

Franck Asante à Bunia