Plusieurs miliciens de CODECO ont décidé la semaine dernière de quitter la brousse pour amorcer le processus de paix à la suite des discussions avec les membres de la délégation de la Présidence de la république. Il s'agit des miliciens des bastions de Allah et Katanga dans le territoire de Djugu.
Ces miliciens qui se sont prononcés en faveur de la paix ont présenté leur cahier de charges à Kpandroma à la délégation de Kinshasa composé d’anciens chefs de guerre de l’Ituri dont Floribert Ndjabu, le général Germain Katanga et le colonel Mathieu Ngudjolo.
« Depuis l'arrivée de la délégation à Kpandroma ici, nous sommes débordés par l'engouement de la part des miliciens qui ne cessent de nous montrer leur bonne volonté qui est celle de quitter la brousse et contribuer pour la paix et le développement de notre chère province. Le 24 juillet, nous avons reçu quelques combattants du groupe de Allah avec à leur tête Ngabu Songambele munis des armes légères. Ils nous ont rejoints avec leur cahier de décharges et disent prêts à regagner le site de pré cantonnement pour la paix. Le 26 juillet, un groupe de 88 combattants en provenance de Katanga munis également de 15 armes AK47 et des armes blanches ont exprimé leur détermination à faire la paix. En réalité nous sommes en train d'enregistrer des cas chaque jour », a déclaré Pitsou Iribi, porte-parole de la délégation venue de Kinshasa.
Ces miliciens ne devraient pas manquer un endroit d’accueil en vue de ne pas impacter négativement sur le processus de pacification. C’est en tout cas ce que présente la délégation comme défi majeur.
« Nous sommes maintenant devant des difficultés qui risquent d'impacter négativement sur notre mission. Il n’y a pas des structures d'accueil ici. Les miliciens montrent leur volonté d'être pré cantonnés, mais nous manquons où les mettre. Vous savez qu'il y a des critères pour le choix des sites de pré cantonnement et les services habiletés. La prise en charge de ces miliciens pose aussi un problème. C'est parmi les défis de la fois passée et nous ne voulons pas y revenir. », a ajouté le porte-parole Iribi.
Pour éviter l’échec, « l'affaire est portée déjà au plus haut niveau et nous espérons que la solution sera trouvée le plutôt possible pour donner la chance à l'aboutissement de processus. », assure-t-il.
Il y a quelques semaines, la délégation avait appelé les différentes structures de l’Etat et les organisations dont le STAREC à réunir des conditions nécessaires afin de faciliter la sortie des miliciens de CODECO de la brousse.
Le 15 juillet, une première vague des miliciens nommée Libération pour le Congo/CODECO avait accepté de signer un acte d'engagement pour la paix et de ce fait, un cessez-le-feu après des négociations. Elle avait aussi présenté un cahier de charges.
Les violences dans les territoires de Djugu, Mahagi et Irumu ont plongé l’Ituri dans une crise humanitaire sans précédent. L’ONU évalue à plus de 1,6 million le nombre des déplacés actuellement dans cette province dont la majorité des femmes et des enfants.
Franck Asante, à Bunia