Sénat : pour ACAJ, le rejet de l’enquête sollicitée par Bijoux Goya prouve le manque de « transparence dans la gestion de la res publica »

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L’Association congolaise pour l’accès à la justice (ACAJ) se dit « scandalisée » par le rejet jeudi de la proposition de la sénatrice Bijoux Goya d’enquêter sur les travaux de rénovation de l’hémicycle qui aurait couté doublement chers que le montant prévu par le budget de la chambre haute du parlement pour la législature en cours.

Pour cette organisation, ce rejet rappelle le climat de « corruption » dans lequel l’élection des sénateurs s’est déroulée et prouve le manque de transparence de cette gestion dans la gestion de la chose publique.

« Cette décision démontre à n’en point douter que le Sénat, élu dans un environnement d’accusation de corruption, dirigée contre certains de ses membres et unanimement condamnée par la population, n’en a cure de la transparence dans la gestion de la res publica, pourtant consubstantielle à la démocratie gage de la bonne gouvernance. », dit le communiqué de l’ACAJ publié ce vendredi 8 mai.

Bijoux Goya avait estimé que les réponses du président du sénat ne l’avaient pas convaincue notamment au sujet du coût des travaux et de la passation du marché qui a été faite de gré à gré.  La proposition de mise en place d’une commission d’enquête a été débattue toujours jeudi dans une séance à huis clos, mais, le vote pour la mise en place ou non de ladite commission a été fait dans une séance plénière publique.

Ainsi, l’ACAJ trouve que « l’attitude affichée par les Sénateurs remet à la surface la nécessité d’un débat national sur l’utilité du Sénat dans l’architecture institutionnelle congolaise, à l’instar de celui qui a été mené aux Cameroun, Sénégal, et en Côte-d’Ivoire. Car, “il s'agit d'une chambre budgétivore et qui ne sert plus à rien, voire d'une maison de retraite et/ou de recyclage politique. », poursuit l’association.

Entre-temps, l’ODEP (Observatoire de la dépense publique) et le GREM (Groupe de Réflexion et d'Échanges sur les marchés publics en RDC) ont demandé à la Cour des comptes de diligenter un audit complet de ce marché. Les deux organisations souhaitent que la Cour identifie l’entreprise titulaire du marché en vue de vérifier ses liens capitalistes ou autres avec les membres du sénat. Elles veulent aussi que la lumière soit faite sur les capacités professionnelles, techniques et financières de ladite entreprises. L’autre point qui intéresse l’ODEP et le GREM, c’est le rapport entre la valeur des travaux réalisés et leur coût réel. Les deux structures souhaitent que soient comparés les prix pratiqués dans ledit marché avec la moyenne des prix sur le marché.

Berith Yakitenge