Liberté de la presse : l'UNPC Ituri dénonce les interpellations, menaces des journalistes et le manque de collaboration de la part des autorités

Les journalistes en attente de la conférence de presse du président de la CENI.

Le comité provincial de l'Union nationale pour la presse au Congo (UNPC) en Ituri a dressé un tableau sombre de l'exercice de presse dans sa juridiction à l'occasion de la journée mondiale de la liberté de la presse célébrée le 03 mai de chaque année.

Selon Christine Abeditho, présidente intérimaire de cette structure médiatique, les journalistes de l'Ituri exercent le métier dans des conditions difficiles caractérisées par des interpellations et détentions d'une façon arbitraire.

" Certains journalistes exercent le métier dans une sorte de terreur, des menaces qui ne font que restreindre leur liberté. Tout journaliste Iturien qui dénonce les maux, qui dit une vérité et donne un son de cloche  contraire à celui des décideurs politiques ou sécuritaires est qualifié comme un détracteur de la province. Il est interpellé, et même arrêté", déclare-t-elle.

Elle fait état de 30 interpellations et un assassinat l'an passé et 4 interpellations depuis le début de cette année.

" Depuis le début de cette année en cours, nous avons enregistré 4 interpellations qui ont abouti aux arrestations de nos 4 confrères dont deux à Mungbalu, un à Mambasa et un autre ici à Bunia. Nous rappelons également que pendant l'année 2019, nous avons enregistré plus au moins 30 cas d'interpellation et un assassinat en Ituri ", révèle Christine Abeditho.

La présidente intérimaire de l'UNPC Ituri déplore également une partialité dans la sélection par les autorités de la province, des journalistes pour la couverture des différentes activités de la province.

" L'occasion pour nous,  l'UNPC corporation de l'Ituri de fixer l'opinion que nous n'avons aucun conflit avec n'importe quelle autorité ou autres structures mais considérons tout le monde comme notre partenaire. Nous plaidons pour une franche collaboration avec les journalistes Ituriens. Autre problématique c'est la difficulté d'accès aux sources d'informations, certains journalistes qualifiés comme les tireurs de ficelles n'ont pas accès aux sources d'information et sont écartés même à la couverture des événements importants de la province. Devant cette situation, ces professionnels sont confortés à des obstacles qui ne permettent pas une progression dans le métier. Avec cette allure, l'Ituri sera renommé une zone rouge en matière de violation de la liberté de la presse", a-t-elle ajouté.

Par ailleurs, l'UNPC Ituri invite au dialogue les partenaires  qui considèrent les chevaliers de la plume comme leurs ennemis  pour mettre fin au climat de méfiance entre les parties.

Franck Asante, à Bunia