Tshivis Tshivuadi: « les pays où les médias sont libres et indépendants se développent plus vite que là où la liberté de la presse est malmenée »

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Dans la dernière édition du Classement mondial de la liberté de la presse établie par Reporters sans frontières (RSF), la RDC a gagné 4 places et passe de la 154e à la 150e position sur 180 pays. 

 

Malgré ce bond, Journaliste en danger (JED) brosse un tableau sombre de la situation.  En l’espace de 12 mois, soit depuis la célébration de la dernière journée mondiale de la liberté de la presse, le 03 mai 2019  jusqu’au 03 mai 2020, au moins 83 cas d’atteinte à la liberté de la presse ont été documentés à Kinshasa et dans les différentes provinces de la RDC. 

 

A l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse, ACTUALITE.CD a accordé la parole à 10 personnalités du secteur. Trois questions sont posées à chacun.

 

Tshivis Tsivuadi, secrétaire général de Journaliste en danger (JED), s’est également confié à notre micro.

 

Quel est, selon vous, le rôle de l’information journalistique dans la construction de la démocratie et du développement en RDC?

 

Il faut partir de la Déclaration de Windhoek qui est à la base de la journée  mondiale de la liberté de la presse. Cette déclaration insiste sur l’importance d’une presse libre, indépendante et pluraliste pour le renforcement de la démocratie et le développement  d’un pays. Donc il ya un lien de cause à effet entre l’information libre et le développement, la lutte contre la corruption et la bonne gouvernance. Les pays où les médias sont libres et indépendants se développent plus vite que là où la liberté de la presse est malmenée. 

 

Quels sont, selon vous, les principaux chantiers pour faire de l’information journalistique un pilier de la démocratie et du développement en RDC?

 

Comme le suggère le thème de cette journée "Le journalisme sans crainte ni complaisance",  il faut lutter contre la peur des journalistes d'être tué ou arrêté à cause de son travail, par la mise en place d’un cadre légal plus protecteur et sécurisant pour le journaliste; lutter contre la précarité qui amène à la complaisance dans le traitement de l‘information et mettre fin à l’impunité de ceux qui entravent le travail des journalistes.

 

Qu’est ce qui est le plus urgent à faire aujourd’hui?

 

Il y a deux réformes importantes et urgentes qui peuvent permettre à la presse de jouer son rôle de 4e pouvoir. Il s’agit de la dépénalisation des délits de presse et de la promulgation de la Loi d’accès à l’information.

CONTEXTE

Malgré ce bond, Journaliste en danger (JED) brosse un tableau sombre de la situation.  En l’espace de 12 mois, soit depuis la célébration de la dernière journée mondiale de la liberté de la presse, le 03 mai 2019  jusqu’au 03 mai 2020, au moins 83 cas d’atteinte à la liberté de la presse ont été documentés à Kinshasa et dans les différentes provinces de la RDC. 

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