RDC-Ituri : des chefs coutumiers de Djugu craignent un plan de balkanisation et plaident pour le “toilettage” de l’armée

Photo ACTUALITE.CD.

Six chefs coutumiers dans le territoire de Djugu en Ituri ont adressé le jeudi 31 avril, une lettre ouverte au Président de la république au sujet de la  recrudescence de l'insécurité dans leurs entités respectives. C'est notamment ceux des chefferies de Bahema Nord, Bahema Banywagi, Baguru, Bajere, Ndo-okebo ainsi que celui de Banyali kilo.

Pour ces autorités coutumières, l'armée est infiltrée, d'où son inefficacité dans les opérations dans l'Est du pays et demandent son “toilettage”. Ces chefs évoquent aussi un plan de Balkanisation de cette région.

" Qu'il plaise à votre excellence Monsieur le Président de la république de faire le toilettage dans vos services de sécurité afin de répertorier les traîtres qui y travaillent pour le compte de la balkanisation du pays. De faire intervenir en Ituri une force neutre qui n'est pas impliquée dans ce plan du génocide et de balkanisation, car selon nos sources de renseignements, la situation va s'empirer davantage, dans un avenir très proche avec risque imminent que même la ville de Bunia tombe dans les mains de ces terroristes et génocidaires. Recommandons pour une dernière fois que le gouvernement congolais rétablisse la paix, la sécurité et restaure rapidement l'autorité de l'Etat en RDC en général et en Ituri particulier", ont-ils dit.

Ces chefs sont convaincus que “l’armée n'est plus républicaine car elle est infiltrée, et ne peut pas mettre fin au génocide de Djugu et Mahagi en Ituri en particulier et à l'Est de la RDC en général, car cette armée travaille dans le plan de balkanisation au profit des ennemis de l'intégrité du pays. "

Le dimanche dernier, Mgr Dieudonné Uringi, évêque du diocèse de Bunia avait également évoqué le concept “balkanisation”. Pour ce prélat catholique, les miliciens de CODECO actifs dans cette partie sont “utilisés pour matérialiser la balkanisation”.

Les violences attribuées aux miliciens de CODECO se sont multipliées ces dernières semaines en dépit du fait que les FARDC disent avoir déjà tué leur chef supposé, un certain Justin Ngudjolo depuis le 25 mars dans le village de Mopka en Ituri.

Le gouvernement congolais a également constaté la montée des violences ces dernières semaines dans cette partie du pays. Kinshasa soupçonne une complicité entre les miliciens de CODECO et “certains rebelles ougandais”.

Franck Asante, à Bunia