Ituri : 5 morts dans deux nouvelles attaques à Djugu

Cinq personnes ont été tuées la nuit du jeudi à ce vendredi 1er mai des attaques simultanées des miliciens de CODECO aux villages de Pungu (secteur de Bahema Badjere) et de Lobho dans la chefferie de Bahema Nord, territoire de Djugu. L'information est rapportée à ACTUALITE.CD par Charité Banza, président de la société civile de Bahema Nord.

« Nous étions sous menace des miliciens du CODECO presque toute la nuit avec notre chefferie voisine de Bahema Badjere. Ces miliciens ont débuté leur incursion dans le village Pungu dans la chefferie voisine. Ils ont tué 5 personnes et en ont blessés 5 autres qui ont été acheminées dans une structure sanitaire à Bule pour les soins appropriés. Mais les blessés graves sont internés à l'hôpital général de référence de Fataki. La même nuit, ils ont attaqué chez nous, le village Lobho, c'est là où ces criminels ont tué une personne qui est un papa et pillé plusieurs biens de valeurs. », a-t-il indiqué.

La société civile comme toujours, lance un cri d’alarme au gouvernement. « Notre souci est que le gouvernement congolais puisse vraiment prendre aux sérieux ce qui se passe à Djugu. C'est inacceptable que nous puissions continuer de compter les morts comme des sauterelles. Le gouvernement provincial doit nous venir en aide également sur terrain à tout moment. Nous nous sentons vraiment oubliés dans ce pays », s'est inquiété M. Banza.

Les chefs des chefferies de Bahema Nord, Bahema Banywagi, Baguru, Bajere, Ndo-okebo ainsi que celui de Banyali kilo ont adressé jeudi une correspondance au chef de l’Etat, dans laquelle ils disent craindre la balkanisation du pays et demande le « toilettage » de l’armée car elle est « infiltrée, et ne peut pas mettre fin au génocide de Djugu et Mahagi en Ituri en particulier et à l'Est de la RDC en général, car cette armée travaille dans le plan de balkanisation au profit des ennemis de l'intégrité du pays. »

Le dimanche dernier, Mgr Dieudonné Uringi, évêque du diocèse de Bunia avait également évoqué le concept “balkanisation”. Pour ce prélat catholique, les miliciens de CODECO actifs dans cette partie sont “utilisés pour matérialiser la balkanisation”.

Les violences attribuées aux miliciens de CODECO se sont multipliées ces dernières semaines en dépit du fait que les FARDC disent avoir déjà tué leur chef supposé, un certain Justin Ngudjolo depuis le 25 mars dans le village de Mopka en Ituri.

Le gouvernement congolais a également constaté la montée des violences ces dernières semaines dans cette partie du pays. Kinshasa soupçonne une complicité entre les miliciens de CODECO et “certains rebelles ougandais”.

Franck Asante, à Bunia