Ituri : encore 4 chefs coutumiers soupçonnés de complicité avec les miliciens de CODECO suspendus de leurs fonctions à Djugu

Photo ACTUALITE.CD.

L’administrateur du territoire de Djugu, Adel Alingi Makuba a suspendu quatre autres chefs coutumiers de son entité pour leur présumée complicité avec les miliciens de CODECO actifs dans cette partie du pays depuis fin 2017.

« Nous n'allons pas accepter des bêtises cette fois-ci. Raison pour laquelle nous venons de suspendre encore 4 chefs de groupements : Oga, Jili, Kpodu et Kobi tous du secteur de walendu tatsi et j'ai déjà mis leurs intérimaires à leurs places. Ces chefs ne nous aident pas pour le rétablissement de la paix dans notre territoire mais ils accompagnent plutôt les exactions des miliciens de CODECO et les cachent dans leurs entités. C'est une complicité d'un mauvais goût et qui mérite une telle sanction disciplinaire. Nous continuons d’investiguer, d'ici là vous aurez une autre vague. Ils doivent seulement respecter les instructions de la hiérarchie pour échapper à cette opération », a dit ce mardi à ACTUALITE.CD, l’administrateur du territoire de Djugu.

Cette suspension intervient après celle de quatre autres chefs coutumiers de ce territoire la semaine dernière pour les mêmes griefs.

L'autorité territoriale a également condamné la répétition des attaques des miliciens dans son entité. « Nous sommes tellement menacés par ces miliciens ce dernier temps. Ils nous attaquent ici et là et nous avons perdu nos compatriotes et des dégâts sont enregistrés. Mais restons soudés et faisons confiance en notre armée qui travaille jour et nuit pour la restauration de l'autorité de l'Etat dans notre cher territoire. J'appelle la population de ma juridiction à une vigilance et dénoncer tout cas suspect », a ajouté l’AT.

Les miliciens CODECO ont multiplié les attaques dans le territoire de Djugu, Mahagi et une partie d'Irumu. Le 24 avril dernier, au moins 19 personnes ont été tuées par ces miliciens dans le village Ngurahi en territoire de Mahagi. Plusieurs autres attaques sont enregistrées dans diverses localités de Djugu où des sources de la société civile parlent de près de 300 personnes tuées depuis avril finissant.

Le gouvernement congolais dit constater la montée du taux des atrocités commises par ces miliciens qu’il soupçonne d’être de connivence avec « certains rebelles ougandais » pour mener les activités belliqueuses dans cette partie du pays.

Franck Asante, à Bunia