Nord-Kivu : un élu alerte sur la mauvaise prise en charge des ex-miliciens cantonnés au camp de transit de Mubambiro

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Les membres des groupes armés qui se sont rendus aux Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), cantonnés au centre de transit de Mubambiro (à l'ouest de Goma) vivent dans des conditions précaires, a affirmé mercredi le député national Didier Kamundu Batundi qui revient du territoire de Masisi dans le cadre des vacances parlementaires.

Cette situation entraîne, d’après cet élu, le retour de certains ex-combattants dans le maquis. Après une visite au camp de Mubambiro, le député Kamundu appelle le président de la République à s'impliquer personnellement afin de réussir le processus de pacification de la région.

« Les autorités militaires m'ont présenté leur inquiétude vis à vis de la façon dont le gouvernement se comporte face à la volonté de certains groupes armés de quitter la brousse. Beaucoup ont accepté de quitter, mais, qu'est-ce qui se passe quand ils arrivent dans le camp. Ils sont abandonnés à leur triste sort. Ils nous appellent ou ils passent à travers leurs familles pour dire, allez dire aux députés de plaider pour nous. J'ai été voir. Ils vivent dans des conditions déplorables. Et d’autres, effectivement, ont commencé à rentrer dans la brousse », alerte-t-il.

Plusieurs miliciens des différents groupes armés actifs dans le territoire de Masisi se rendent en grand nombre à l’armée. Ils disent tous vouloir répondre à l’appel des autorités à contribuer à la pacification du Nord-Kivu, province infestée par les conflits armés.

« Alors je me pose la question, que cherche Kinshasa ?  J'ai discuté avec certaines autorités au niveau provincial. Elles m'ont dit qu'on ne met pas à notre disposition des moyens. Nous ne sommes même pas en mesure de prendre en charge même les policiers et militaires qui sont sur le champ des opérations. Comment allons-nous prendre en charge les groupes armés qu'on vient nous présenter ici à la porte de Goma ? C'est pour cela je me pose la question. Que veut Kinshasa ? », s'interroge l’élu de Masisi.

Les autorités provinciales du Nord-Kivu lancent la balle dans le camp du pouvoir central qui a appelé les miliciens à se rendre.

« Maintenant que les jeunes gens ont adhéré à ce programme, nous lançons un message aussi en direction de Kinshasa, principalement au Chef de l'État, l'initiateur de ce programme, pour qu'il songe à la prise en charge de tous ces jeunes gens. », avait dit Jean Bosco Sebishimbo, ministre provincial de l'intérieur et porte-parole du gouvernement provincial lors de la remise des vivres, fin janvier aux rendus cantonnés dans le site de Mubambiro.

Une centaine de groupes armés sont actifs dans la province du Nord-Kivu. Ils se battent pour diverses raisons. Un rapport intitulé « Congo, l’oublié » publié l’année dernière par Human Rights Watch et le Groupe d’Etude sur le Congo affirmait que nombreuses milices naissent autour des carrés miniers. Et que certains officiers de l’armée congolaise déployés dans les zones minières refusent la relève afin d’alimenter les conflits.

Jonathan Kombi