La 35ème réunion consultative pré-sommet des organisations de la société civile s’est ouverte ce lundi 3 février 2020 à Addis Abeba (Ethiopie). Pilotée par la campagne Gender Is My Agenda (GIMAC), cette réunion qui regroupe environs 200 représentants pour toute l’Afrique connaît également la participation de SOFEPADI et de Karibu Jeunesse Nouvelle.
Le thème choisi pour cette édition est : « Reconnaître et amplifier l'agence des femmes et des filles pour faire taire les armes à feu en Afrique ». Me Edouine Kirere, chargée de projets à l’ONG Solidarité féminine pour la paix et le développement intégral (SOFEPADI) a, à cette occasion présenté la situation évolutive du genre et de la femme en RDC.
« La situation de la femme en RDC se porte mieux qu’hier, parce qu’aujourd’hui, les filles de plus en plus vont à l’école, des femmes peuvent prendre la parole en public, elles peuvent être écoutées, mieux qu’hier mais nous ne sommes pas encore au top. Dans nos sociétés, dans nos villages, il y a encore beaucoup de chose à faire parce que les femmes sont encore marginalisées, parfois considérées comme des étrangères. Il y a encore de nombreux stéréotypes liés à la femme. Nous avons une loi sur la parité qui n’est pas encore respectée, le chantier est encore très grand », a-t-elle déclaré à ACTUALITE.CD.
Quant à l’autonomisation de la femme, Me Kirere reste tout de même optimiste et formule une recommandation aux autorités. « Je pense que le gouvernement peut faire des progrès, nous avons tout un ministère de genre qui peut mettre en place tout un programme avec comme seul objectif l’autonomisation économique de la femme. Ils peuvent alors créer des microcrédits avec peu de conditions et qui peuvent permettre aux femmes de postuler, et ces femmes qui peuvent être aussi accompagnées dans le but de les aider à réussir dans ce qu’elles font. », a-t-elle recommandé.
Pour sa part, Jolly Kamuntu, présidente de l'association des femmes des médias Sud Kivu et présidente de Karibu Jeunesse a expliqué l'importance de ce thème pour la RDC « En RDC, la femme représente 52% de la population, mais aujourd'hui nous n’avons même pas 20% de femmes dans la gestion dans toutes les institutions. Alors pour nous, faire taire les armes signifie une justice juste, équitable, réparatrice et punitive pour toutes les victimes de viol, (…)Cela suppose également, dire la vérité, sur tout ce qui se passe pour porter plus haut la voix de la femme. » a-t-elle affirmé
La 35e réunion du GIMAC vise à faire le point sur les réalisations, à souligner les défis et à présenter des propositions sur la manière dont les différentes organisations peuvent, dans leurs capacités collectives, garantir la réalisation de l'initiative. Le réseau fournira cet espace à toutes les OSC pour examiner et consolider la position commune sur l'efficacité et l'efficience de l'UA et des États membres dans l'intégration de l'égalité des sexes dans ses efforts pour faire taire les armes. Faire taire les armes à feu en Afrique exige une approche holistique pour s'attaquer aux causes profondes et aux moteurs des conflits. Par conséquent, le 35e GIMAC sera un espace pour les organisations de défense des droits des femmes afin d'articuler une proposition qui prend en compte les complexités sous-jacentes aux conflits et qui soit sensible au genre, efficace et pratique pour l'Afrique.
Prisca Lokale