RDC : au regard des violences armées généralisées dans l’est du pays, le député Iracan critique sévèrement l’Assemblée nationale qui revêt la « dictature au nom de la population »

Illustration/inhumation d'une victime d'attaque des combattants ADF à Beni/Ph Yassin Kombi ACTUALITE.CD

Le député Gracien Iracan juge moins efficaces les actions de l’Assemblée nationale face aux violences armées qui gagnent de plus en plus du terrain dans la partie orientale du pays. A l’en croire, la chambre basse revêt un caractère dictatorial et les initiatives de ses différentes structures en l’occurrence les commissions profitent aux familles politiques et non à la population.

Le député élu de Bunia note moins d’efforts pour éradiquer l’insécurité notamment à Beni (Nord-Kivu), Ituri et dans le Sud-Kivu.

« L'Assemblée nationale est plutôt une structure cachée de dictature au nom de la population. Aucune décision de haute envergure n'y est prise. Une maison de dictature dissimulée derrière des figurants politiques représentants du peuple. Quand on sait que certains ont été nommés pour des raisons politiques. Les différentes commissions sont hautement politisées, au profit des regroupements politiques. Elles ne décident pas conformément à leurs attributions. Beni pleure, Ituri pleure et le Sud-Kivu mêmement», critique-t-il.

Dès la session prochaine, il annonce un projet de loi pouvant permettre au pays de bénéficier d’un octroi de matériels de guerre pour protéger ses frontières.

« Je plaide pour l'octroi même en crédit de 20 avions de chasse, 50 hélicoptères de combats et 100 chars de combats. On verra si cette histoire de balkanisation aura son sens. Nous avons assez perdu des compatriotes à l'Est de la République », a-t-il proposé, évoquant les articles 183 et 184 de la constitution sur la protection des personnes et leurs biens.

L’activisme des combattants ADF connait une expansion depuis l’intensification des opérations militaires dans la région de Beni. Les attaques armées attribuées aux ADF ont été rapportées le week-end dernier dans la province de l’Ituri dans ses limites avec le Nord-Kivu. Près de 20 personnes ont été tuées à Ndalia (territoire d’Irumu) et à Matumbi (territoire de Mambasa). Ce bilan n’est pas encore exhaustif car certaines sont inaccessibles pour l’instant. Des déplacements des populations sont signalés depuis ces nouvelles attaques en Ituri.

Berith Yakitenge