Les forces armées de la RDC ont avancé mardi 15 janvier 2020 un bilan de six miliciens Mai-Mai Malaika tués lors des combats le samedi dernier dans la commune rurale de Salamabila, en territoire de Kabambare. D’autres miliciens ont été capturés.
Dans les rangs de l’armée, un soldat a été tué et d’autres blessés, selon le porte-parole militaire.
« Six Maï-Maï ont été neutralisés, deux ont été capturés, une arme AK47 a été récupérée. Un militaire FARDC est tombé sur le champ d'honneur et deux autres militaires ont été blessés. Plusieurs concasseurs de civils qui étaient saisis et utilisés par Cheikh Assani et ses lieutenants ont été récupérés par les FARDC qui comptent les remettre aux propriétaires dans les jours qui suivent. Dans leur fuite les Maï-Maï ont brûlé une jeep de la société BANRO », indique le capitaine Dieudonné Kasereka, porte-parole de l'opération Sukola 2 Sud Sud-Kivu.
Des violents affrontements ont éclaté samedi 11 janvier entre les Forces armées de la RDC et les miliciens Mai-Mai Malaika dans la localité de Salamabila. Des tirs à l’arme lourde et légère ont été entendus à Salamabila toute la journée de samedi depuis 10 heures locales. Les habitants étaient restés terrés chez eux.
Après les combats, l’armée avait réussi à prendre le contrôle de Salamabila mettant ainsi les miliciens en débandade. « Les opérations de ratissage de cette commune rurale de Maniema ont duré deux jours. Aujourd’hui Salamabila et ses environs sont sous contrôle des FARDC », précise le porte-parole militaire.
Lundi, l'Évêque catholique du diocèse de Kasongo, Mgr Placide Lubamba, a condamné ces affrontements en pleine commune rurale de Salamabila, au sud du Maniema. Pour ce prélat catholique, il est inacceptable que les affrontements aient lieu perturbant ainsi les activités de la population.
« Ce qui s'est passé à Salamabila est inacceptable. On ne peut pas s'affronter comme ça en pleine cité en exposant la population. D'après les informations que nous avons eues, les élèves et les enseignants ont été bloqués dans les salles des classes, car juste après avoir commencé les cours, les armes ont parlé. Ces enseignants et élèves ont quitté leurs salles de classe très tard dans la soirée pour aller se réfugier dans notre paroisse proche de l'école. C'est inacceptable », a déploré Mgr Placide Lubamba au cours d’un entretien avec la presse.
La milice locale Malaika cohabite avec les forces armées de la RDC depuis quelques mois à Salamabila dans le cadre du processus de désarmement amorcé par les autorités. Le divorce est intervenu après l'affectation d'un officier (colonel) en remplacement de son prédécesseur décédé d’une maladie, a-t-on appris d'une source de l'Église catholique.
Après ces incidents, le commandant secteur sud Sud-Kivu, le général de brigade Boswane Gaby a plaidé pour l'accélération du processus de désarmement, démobilisation et réinsertion des miliciens Malaika.
Les miliciens Mai-Mai Malaika sont actifs à Salamabila depuis près de quatre ans sous la direction de Cheik Hassan Uzaifa Mitende. Ils procèdent aux kidnappings et aux attaques armées dans la zone. Cette insécurité a notamment poussé la firme canadienne Banro qui exploite l’Or à Salamabila de plier bagage.
Justin Mwamba