RDC-Beni : « si nous commençons à nous accuser mutuellement, nous nous fragilisons et l’ennemi sera toujours plus fort », constate F. Ambongo

Arrivé ce vendredi 27 décembre à Beni pour une visite pastorale, le Cardinal Fridolin Ambongo a visité quelques sites touchés par les violences et tueries des civils dont la localité de Mayimoya, située à une quarantaine de kilomètres au Nord de la ville de Beni, sur la nationale N°4. Il a également dit une messe à la paroisse Saint Esprit d'Oicha, chef-lieu du territoire de Beni à l’intention des veuves et familles des victimes des tueries.

Après ces visites, le prélat catholique s’est confié à la presse pour livrer le constat issu du premier jour de sa visite pastorale à Beni.

« Voir ces paisibles citoyens qui soient contraints à abandonner leurs maisons, leurs villages, tout simplement parce qu’il y a un groupe de hors la loi qui sème l’insécurité, ça provoque chez moi une sorte de tristesse et en même temps une sorte de révolte, parce qu’il n’y a aucune raison de s’attaquer à ces gens », a-t-il déclaré.

Pour F. Ambongo la restauration de la paix dans cette région passe tout d’abord par un climat de confiance entre la population locale et les officiels qui, selon lui, doivent travailler en synergie.

« La crise de confiance, c’est la pire des choses qui puisse nous arriver, parce que les FARDC, la Police, la Monusco (toutes ces entités)  n’ont qu’un objectif, sécuriser la région. Si nous commençons à nous diviser entre nous, nous commençons à nous accuser mutuellement, nous nous fragilisons et l’ennemi sera toujours plus fort. Il est important que nous nous fassions confiance. Surtout de la part de la population, ça sera une erreur de penser que l’ennemi c’est sont les FARDC, la police et la Monusco. Mais en même temps aussi de la part de certains officiels, qui commettraient une grosse erreur en disant, si le malheur vous arrive, c’est à cause de vous-mêmes. Il faut sortir de cette tendance à s’accuser mutuellement pour créer un climat de confiance et quand nous serons ensemble, autour d’un même objectif, je crois que la victoire est à notre portée », a-t-il ajouté.

Ce Samedi, il présidera une messe solennelle pour la paix et la justice à l’esplanade Sainte Thérèse d’Avila de Béni-cité avant quelques autres visites.

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Yassin Kombi, à Beni