Procès du meurtre d'un écolier à Goma : une descente « in situ » est prévue dans dix jours

Photo ACTUALITE.CD.

Le procès de trois policiers, présumés auteurs du meurtre d'un écolier par balle lors de la répression d'une manifestation populaire contre l'insécurité, s'est poursuivi, ce mercredi 11 décembre, au tribunal militaire de garnison de Goma. La deuxième audience de ce jour a consisté à l'instruction du dossier. Tous les trois prévenus ont été présents devant la barre, accompagnés de leurs avocats-conseils.

Les prévenus Henriette Furaha Bianone, Ngwije Rwakadigi et Musa Kapayana Sasita sont poursuivis par l'auditeur militaire de garnison (le ministère public) pour violation des consignes, dissipation des munitions de guerre et meurtre. Ils ont tous été arrêtés, mardi, lors de la répression des manifestations de colère des habitants de quelques quartiers du nord de la ville de Goma, au cours desquelles l’écolier qui se rendait au cours a été touché par balle et est mort sur le champ. Un procès en flagrance a été ouvert à leur encontre le mardi 10 décembre aux heures du soir.

La première audience a consisté à l'identification des prévenus. Considérant la gravité des faits et voulant tirer les choses au clair, le tribunal a ordonné la descente sur le terrain, le 21 décembre prochain, au poste de commissariat de police du quartier Mabanga, lieu du drame.

« Le tribunal a estimé faire une descente sur le terrain parce que, évidemment ces genres de procès sont si méthodologiques et que les gens doivent apprendre ce qu'est vraiment la police. C'est ainsi que j'estime que le tribunal a fait qu'il y ait descente en date du 21 décembre 2019. C'est toujours en flagrance mais le tribunal a estimé et on ne peut pas aller à l'encontre de la décision du tribunal parce qu'elle a une suprématie surtout que cette flagrance est devenue pour nous maintenant une audience ordinaire », explique Me Marcellin Mushoko, avocat des parties civiles.

Dans un communiqué publié mardi soir, la Police Nationale Congolaise (PNC) s’est exprimée sur le meurtre de l’écolier. La PNC, par la bouche de son commissaire provincial intérimaire au Nord-Kivu, le colonel Van Kasongo, a expliqué que l’incident a eu lieu quand des manifestants ont tenté de ravir une arme à un policier.

L’écolier Théophile Bahogwere (13 ans) était régulièrement inscrit en 8ème année à l'Institut Saint Marc. Son corps se trouve actuellement à la morgue de l’hôpital provincial du Nord-Kivu.

Jonathan Kombi