Trois policiers présumés auteurs et complices du meurtre par balle d’un écolier, ce mardi 10 décembre, à Goma, lors d’une manifestation de colère contre l’insécurité, ont été interpellés et transférés à l’auditorat militaire.
Il s’agit de deux hommes et une femme qui étaient sur le terrain lors de la répression de la manifestation dans le nord de la ville. La justice militaire s’est saisie de l’affaire et a ouvert le procès en flagrance en charge des prévenus.
Les habitants de quelques quartiers dont Kasika et Katoyi sont descendus dans la matinée dans la rue pour protester contre l’insécurité grandissante caractérisée par les visites nocturnes des bandits armés dans des maisons. Les élèves qui se rendaient dans les différentes écoles se sont butés à cette manifestation. C'est dans ce contexte que l'un des leurs a été touché par une balle de la police.
Le parlement d'enfants du Nord-Kivu condamne ce meurtre. Sa présidente, Vanessa Kilandji, dénonce la violation des droits de l’enfant et appelle les autorités à rendre justice en faveur de la victime.
« On manque de mot, on se dit que les droits de l'enfant ne sont pas respectés dans notre pays surtout ici, dans l'est, où l'insécurité et la guerre règnent actuellement. Il n’y a pas longtemps on a perdu Gédéon [un autre jeune tué lors des manifestations politiques] dans les mêmes conditions. Nous constatons une sorte de négligence que nous voyons auprès des responsables de la sécurité de notre ville. Nous ne savons plus comment les interpeller car nous le faisons chaque jour et il n’y a aucun changement. Les autorités doivent agir pour cet enfant et pour l'insécurité qui règne dans notre ville », a déclaré à ACTUALITE.CD Vanessa Kilandji, présidente du parlement d’enfants du Nord-Kivu.
L’écolier Théophile Bahogwere (13 ans) était régulièrement inscrit en 8ème à l'Institut Saint Marc. Son corps se trouve à la morgue de l’hôpital provincial du Nord-Kivu.
Yvonne Kapinga