Le tribunal militaire garnison de Bukavu, siégeant en matière répressive au premier degré, rendra son arrêt le 12 novembre 2019 dans le procès du chef milicien Alimasi Masudi Fréderic alias Koko di Koko.
Dans une audience de réplique et contre-réplique vendredi, les avocats de la partie civile ont plaidé pour la confirmation des faits des crimes contre l'humanité à l'encontre de Koko di Koko et deux de ses coaccusés et deux acquittements.
« Les prévenus reconnaissent, ils disent avoir détruit et pillé des biens, violer les femmes, d'autres éléments spécifiques concernant les crimes contre l'humanité ont été bel et bien commis. La preuve c'est que s'agissant d'esclavage sexuel, on a vu des personnes qui en ont été victimes », a plaidé Me Charles Cicura, avocat de la partie civile.
Poursuivi pour crimes contre l'humanité par empoisonnement, torture, viols, torture, pillages, meurtres et autres actes inhumains, Alimasi Masudi Frédéric alias Koko di Koko et 4 de ses acolytes ont été capturés, le 2 avril, à Shabunda, et comparaissent devant le tribunal militaire garnison de Bukavu.
Policiers à Shabunda depuis 2008, Koko di Koko a déserté les forces de l’ordre et s'est rendu dans la forêt quelques années après.
Pour les avocats de la partie civile, l'Etat congolais doit être condamné pour avoir recruté un illettré qui s'est tourné contre lui.
« C'est une évidence pour que vous puissiez condamner l'Etat congolais parce qu'il a été dans beaucoup de dossiers. L'Etat congolais doit être condamné par négligence, par défaillance pour avoir recruté un illettré dans la police. Le fait tout simplement de recruter un illettré, l'Etat doit être condamné. Il y a aussi l’absence de l'Etat congolais dans ces contrées », a plaidé Me David Bugamba.
Comme dans son réquisitoire, le ministère public a demandé au tribunal militaire garnison de Bukavu de retenir les crimes contre l'humanité ainsi que les amendes évaluées à 6 millions.
En contre réplique, les avocats de la défense ont reconnu la seule infraction d'appartenir à un mouvement insurrectionnel.
« Si le tribunal retient le crime contre l'humanité, c'est monsieur Omar Kenge Donnat commandant et responsable du mouvement Force populaire pour la paix qui devrait l'être mais pas Koko di Koko car aucune personne n'a précisé que son proche a été tué par Koko di Koko, aucune preuve pour les tortures. Qu'il plaise à votre tribunal de requalifier les faits. Ils n'ont commis aucun acte de crime contre l'humanité mais il a été membre d'un mouvement insurrectionnel », défend Me Esther Bashugi.
A l'issue de cette audience de réplique et contre-réplique, le tribunal a fixé au 12 novembre le jour du verdict.
Justin Mwamba