Le Mouvement de Libération du Congo (MLC) se réserve le droit de constituer ses avocats, en appui à ceux dûment choisis par la famille de l’administrateur gestionnaire du centre de santé Vijana, dans la commune de Lingwala, qui a été tué, mercredi, par balle par un policier commis à la garde de Dolly Makambo, ministre provincial de l'Intérieur, de la Sécurité, de la Décentralisation et des Affaires Coutumières.
Le MLC demande aux pouvoirs publics de mettre tous les moyens en œuvre pour que les auteurs matériels et intellectuels de ces assassinats répondent de leurs actes.
Contexte
Dolly Makambo, ministre provincial de l'Intérieur, de la Sécurité, de la Décentralisation et des Affaires coutumières, deux policiers et leur chauffeurs comparaissaient, ce vendredi 1er novembre, dans le cadre de l’audience ouverte la veille dans le procès en procédure de flagrance du meurtre, mercredi, de l’administrateur gestionnaire du centre de santé Vijana, à Kinshasa.
Dolly Makambo était déjà auditionné par l’auditorat militaire, la veille, et l’instruction s’était poursuivie sur le site de l’hôpital.
Une centaine de personnes ont fait le déplacement sur lieu du meurtre (centre de santé de référence Vijana, sur rue Bukama) pour suivre l’audience qui est également couverte par quelques médias. Une dizaine de membres de la famille de la victime étaient également présents.
Les faits mis à la charge du ministre
A ce niveau d’information, il est mis à la charge du ministre le fait d’incitation des militaires à commettre des actes contraires à leurs devoirs, le fait d’assassinat et le fait de torture, d’après la défense de Dolly Makambo qui soutient qu’elle n’a pas accès aux pièces du dossier.
La ligne de défense du ministre
Pour sa part, l’avocat Théodore Ngoy Ilunga wa Nsenga, qui a rejoint l’équipe de défense de Dolly Makambo, a expliqué à ACTUALITE.CD ses motivations : « Une fois de plus, je déplore ce qui s’est passé, mais pour m’assurer que Monsieur Makambo soit jugé dans le respect du droit, pour qu’on ne fasse pas de cela un procès politique au détriment de la vérité judiciaire, j’ai accepté d’être le conseil ».
« Nous savons qu’il y a un policier qui a tiré sur un citoyen et cela est très grave. Nous déplorons tous cela. Tous ceux-là qui ont concouru à ce que cela arrive doivent être jugés. Est-ce que Dolly Makambo a une responsabilité pénale ? Certains peuvent trouver une responsabilité politique, maintenant il faut prouver la responsabilité pénale. Quand est-ce qu’il a incité le policier ? Est-ce que l’incitation était flagrante ? Est-ce qu’on l’a trouvé en train de poser des actes en flagrance pour inciter les gens ? Celui qui a commis cet acte-là, c’est celui-là qui doit être poursuivi en procédure de flagrance, pas le ministre », a-t-il ajouté.
Pression et action politique
La machine législative s’est enclenchée rapidement. Le député Osée Badibanga de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), président de la commission politique, administrative et juridique de l’Assemblée provinciale de Kinshasa, a déposé une question orale avec débat lui adressée. Aussi, l’Eglise du Christ au Congo (ECC), le plus grand regroupement des églises protestantes du pays, a demandé à l’APK d’initier une motion contre le ministre. Pour sa part, le Front Commun pour le Congo (FCC) dont est membre Dolly Makambo déplore le meurtre de l’AG de Vijana et exige toute la lumière sur ce dossier ainsi que des poursuites judiciaires.
Auguy Mudiayi