RDC : un groupe d’ONG appelle le gouvernement à dédommager les victimes du massacre de Kilwa dans le Haut-Katanga

Enterrement d'une victime  à Beni (Photo ACTUALITE.cd

Plus d’une année après la décision du Comité Africain des Droits de l’Homme et de peuples (CADPH) demandant au gouvernement congolais de payer 2,5 millions de dollars américains aux victimes du massacre de Kilwa, un village du Haut-Katanga, en 2004, et de s’excuser publiquement, les organisations internationales et nationales montent au créneau pour appeler à l’application de la décision.

African Resources Watch (Afriwatch), Action Contre l’impunité pour le Droits humains (ACIDH), Institute for Human Rights and development in Africa (IHRDA) Rights and Accountability in development (RAID) ont saisi le ministère congolais de la Justice pour connaître la suite que le gouvernement Ilukamba réserve à ce dossier.

Selon ces ONG de Droits de l’Homme, aucune réparation n’a été faite malgré la décision du CADPH. Elles condamnent l’attitude de l’ancien régime congolais qu’elles qualifient de « désolante » et « méprisante » envers les droits humains et le peuple congolais pour autant que la RDC est membre de CADPH.

L’histoire remonte au 14 octobre 2004 lorsqu’un groupe de moins de 10 personnes se présentant comme le Mouvement Révolutionnaire pour la Libération du Katanga prend le contrôle de la cité de Kilwa, point d’exportation des minerais de la société Anvil Mining. Le jour suivant, les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC)/62ème Brigade, sous l’autorité du colonel Ilunga Ademar, reprennet le contrôle de cette partie de la province. Dans la nuit du 15 au 16 octobre de la même année, des civils auraient été détenus à l’hôtel Kabyata, avant d’être acheminés au village Nsensele où plusieurs exécutions sommaires avaient été signalées. 90 personnes selon le rapport de l’ASADHO.

Selon le rapport de la Monusco (ex-Monuc), il y a eu 28 exécutions sommaire des civils que des rebelles et plusieurs personnes ont péri au cours d’affrontements entre l’armée et les rebelles. Jusqu’à ce jour, la société civile et plusieurs organisations de droits de l’homme accusent l’entreprise Anvil Mining d’avoir fourni une assistance logistique aux forces militaires.

Auguy Mudiayi