Kinshasa : Rejet de la mise en liberté de Guy Matondo, ses avocats sollicitent une mise en résidence surveillée

Guy Matondo lors de son audition à l'APK. Ph/ACTUALITE.CD

L’ancien ministre provincial des Finances de Kinshasa, Guy Matondo Kingolo, a comparu à nouveau, ce lundi 30 septembre, devant la Cour de cassation, pour les accusations des détournements des deniers publics qui pèsent sur lui au moment où il gérait les finances de la ville de Kinshasa.

La demande de mise en liberté sollicitée par les avocats de Guy Matondo, lors de l’audience du 16 juin, a été rejetée par la Cour. Les avocats ont dû formuler une demande de mise en résidence surveillée puisque, selon eux, à ce niveau de l'instruction le ministère public n'a pas prouvé la culpabilité de leur client, pour être détenu à la prison centrale de Makala.

« Nous avons, sur pied de l'article 76 de la loi de la procédure devant la Cour de cassation, sollicité au moins qu'il soit mis en résidence surveillée parce que les faits lui reprochés ne sont pas prouvés. Les pièces qui pouvaient permettre au ministère public de le détenir par un mandat de dépôt de le garder en prison ne sont pas prouvées. Il est de droit au moins qu'il soit mis en résidence surveillée comme ce fut le cas d'Oly Ilunga. Il n'est pas question de faire deux poids deux mesures », a déclaré maître Michel Omba, l'un des avocats de Guy Matondo.

Le président de l'Assemblée provinciale de Kinshasa, Godefroid Mpoyi, notifié par la Cour pour comparaître, ne s’est pas présenté, ce lundi. 

« Il ne s'agit nullement d'un détournement des deniers publics parce que monsieur Guy matondo n'a jamais touché l'argent du trésor public. Le ministère public n'a pas pu démontrer que Matondo a détourné l'argent du trésor. On confond la facilité de caisse d'une banque privée à l'argent qui provient du trésor public. La Cour a estimé faire comparaître les bénéficiaires pour lui faire acquitter », a poursuivi un de ses avocats.

Guy Matondo est détenu depuis le vendredi 23 août à la prison de Makala. Interpellé suite à une motion initiée par l'actuel ministre provincial de l'Environnement, Didier Tenge Te Litho, alors député provincial, l’ancien argentier d’André Kimbuta n’a pas pu éclairer les élus provinciaux de Kinshasa notamment sur le surendettement du gouvernement Kimbuta auprès des banques commerciales, évalué à 18 millions USD, les comptes fictifs ou parallèles, ainsi que les arriérés de salaire et primes des ministres provinciaux allant jusqu'à plus de 30 mois. C'est ainsi que l’Assemblée provinciale de Kinshasa a adopté, le 7 mai dernier, à la majorité absolue, la résolution de sa mise à la disposition de la justice pour « détournement de deniers publics » avant d’être suspendu de ses fonctions, le 8 mai 2019, à l’issue de la réunion extraordinaire des ministres, dirigée par le nouveau gouverneur de la ville province de Kinshasa, Gentiny Ngobila.

Ivan kasongo