Xénophobie en RSA : Le député Gratien Iracan demande à Tshisekedi de relever de ses fonctions l'ambassadeur de la RDC en poste à Pretoria où deux Congolais ont été tués

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Le député Gratien Iracan a adressé une correspondance à Félix Tshisekedi le 14 septembre dernier demandant la relève de l’ambassadeur de la RDC en poste à Pretoria (Afrique du Sud) pour « incompétence », suite au manque des dispositions pratiques de sa part au cours des actes de xénophobie qui ont coûté la vie à deux Congolais.

Les incidents qui ont duré plus d’une semaine ont fait au moins 12 morts parmi les étrangers noirs, selon le bilan officiel.

« En effet, c'est avec horreur que nous avons suivi les violences xénophobes dirigées contre les étrangers en Afrique du Sud dont les Congolais sont comptés parmi les victimes. L'ambassadeur en poste en Afrique du Sud a prouvé une grande incompétence sans pour autant être en mesure de protéger efficacement les intérêts de la RDC et d'assurer une protection à la fois à nos ressortissants sur place et leurs biens. Peu proactif et peu professionnel, ce diplomate a laissé le drame s’empirer alors qu'il pouvait limiter les dégâts », écrit Gratien Iracan.

L'ambassadeur de la RDC en Afrique du Sud, Bene L. M'poko, avait dans un premier temps publié un communiqué qui précisait qu’aucun Congolais ne figure parmi les étrangers touchés par les violences xénophobes en Afrique du Sud. Mais un autre communiqué le 11 septembre dernier, comptabilisait deux Congolais tués. Il s'agissait de Bienvenu Mulenda, mort poignardé et de Edo Sisa, décédé à la suite de traumatisme causé par le pillage de son salon de coiffure.

Pour l’élu de Bunia (Ituri), il y avait lieu de prévenir les dégâts.

« …l'ambassadeur congolais dans ce pays n'a pas mis sur pied une collaboration avec une stratégie de collaboration efficace avec les autorités Sud-Africaines en vue de la sécurisation des intérêts congolais sur place. Il est malheureux de constater l'absence d'un mécanisme d'alerte au sein de l'ambassade congolaise en Afrique du Sud dans le but de prévenir les Congolais contre les menaces qui pèseraient et les mesures y relatives (…) il s'est avéré aucune proximité avec les victimes en vue de maintenir la pression sur les autorités Sud-Africaines afin de renforcer le dispositif sécuritaire en faveur des ressortissants congolais en détresse », charge ce représentant du peuple.

La Ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères, Marie Tumba Nzeza, a annoncé qu’une commission interministérielle sera mise en place pour « trouver des voies et moyens pour apporter des solutions à ce problème épineux ». Elle l’a dit à la fin du tout premier conseil des ministres du gouvernement de Sylvestre Ilunga Ilunkamba tenu le 13 septembre dernier à la Cité de l’Union africaine à Kinshasa. Marie Tumba Nzeza, pourra se rendre à Pretoria dans les jours à venir si les violences xénophobes en Afrique du Sud mettent en insécurité les ressortissants de la RDC, avait annoncé le premier ministre 6 septembre avant l’investiture de son gouvernement par l’Assemblée nationale.

Berith Yakitenge