RDC : la MONUSCO "renforce" sa présence au Sud - Kivu pour faire face à une nouvelle vague de violence dans les hauts plateaux

La mission onusienne en République démocratique du Congo (MONUSCO) a renforcé sa présence dans les hauts plateaux de la province du Sud - Kivu où des miliciens Mai - Mai s'affrontent depuis plusieurs mois aux forces loyalistes.

Des villages ont été attaqués ces derniers jours par des groupes armés, entraînant des pertes en vies humaines et de nombreux déplacements de population. Des centaines de personnes se rassemblent autour des bases militaires onusiennes pour leur sécurité.

"Dès le 9 septembre, la MONUSCO avait déployé ses hélicoptères d'attaque en soutien aux Forces armées de la RDC (FARDC), intensifié ses patrouilles de dissuasion, et une base temporaire a été établie à Mikenge le 12 septembre pour renforcer la protection des civils dans la zone, en plus de la base installée de manière plus permanente à Minembwe", écrit la mission onusienne au Congo - Kinshasa (MONUSCO), dans un communiqué publié ce lundi 16 septembre 2019.

La Mission "renforce ses moyens de protection des civils dans cette zone pour soutenir les autorités congolaises et appelle les acteurs de ce conflit à mettre fin à la violence", a déclaré la cheffe de la mission, l'algérienne Leila Zerrougui, exprimant sa "vive préoccupation" face à l'aggravation des violences dans la région de Minembwe. Les Casques bleus ont aussi facilité l'évacuation de blessés vers l'hôpital de Bukavu, en collaboration avec le Comité International de la Croix Rouge (CICR), rapporte la mission qui affirme travailler étroitement avec les autorités politiques provinciales et les représentants de la société civile pour apaiser les tensions.

Cette région au cœur d'un conflit entre les communautés Fuliro et Bembe e réclamant autochtones et Nyamulkenge traité de "rwandophone" et d'envahisseur, est une nouvelle zone de violence dans l'est congolais.

Le secrétaire général adjoint aux opérations de paix, Jean-Pierre Lacroix, a visité Minembwe , le 4 septembre dernier, pour porter un message de soutien et d’appel à l’unité des communautés.

"Nous appelons tous les leaders nationaux et provinciaux originaires des territoires de Fizi, Mwenga et Uvira, à dénoncer les attaques ciblées sur les communautés ou sur leurs représentants et chefs coutumiers, dépasser leurs différences partisanes et exercer leur influence pour mettre fin à ses violences", a déclaré la responsable onusienne dans le communiqué.

Plus de 34,000 déplacés sont directement affectés par ces nouveaux affrontements et de multiples villages ont été brûlés, selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) qui fait également état des Kidnappings, viols et des vols massifs de bétail.

Les violences se sont intensifiées depuis mai dernier dans la région entre les communautés locales après le meurtre par balle d’un chef coutumier. Ces violences ont déjà fait plusieurs dizaines de morts. 

Christine Tshibuyi