Jean-Marc Kabund et Néhémie Mwilanya respectivement coordinateur de Cap pour le changement (CACH) et du Front Commun pour le Congo (FCC), ont sollicité auprès du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, le redimensionnement des forces de la Mission de l'Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en RD Congo (MONUSCO) sur le terrain, surtout dans la région de Beni, infestée par les rebelles d’Allied democratic forces (ADF).
« Nous avons demandé à ce que la Monusco puisse être efficace sur terrain, nous n’avons pas mis des gants pour dire que le résultat n’est pas tellement efficace. Notre peuple pense que c’est très mitigé. Nous avons demandé à ce qu’il y ait redimensionnement des forces de la Monusco et qu’il y ait une forte concentration dans des contrées où l’insécurité se fait sentir. Nous avons été très heureux de voir que la communauté internationale incarnée par le SG de l’ONU reconnaisse que le phénomène ADF est une menace universelle et que c’était une bande des terroristes. Cela nécessitait un regard plus accru de la communauté internationale », a dit Jean-Marc Kabund au sortir de leur échange avec le chef de l’ONU.
Après un échange, ce lundi avec Félix Tshisekedi, Antonio Guterres a rassuré que la capacité opérationnelle des forces de la Monusco sera renforcée.
« Un des résultats de cette visite, c’est la décision que nous avons prise en coopération avec le président de la République que non seulement nous allons renforcer la capacité d’opération de la Monusco notamment contre l’ADF, nous allons aussi renforcer la coopération de la Monusco et les forces armées de la République démocratique du Congo pour être plus efficace dans la réponse face aux actes terroristes qui sont inacceptables et intolérables (…) dans la lutte contre l’ADF, nous allons améliorer notre coordination avec les FARDC », a dit Antonio Guterres répondant à la question d’ACTUALITE.CD.
Avec plus d’un milliard de dollars américains par an et environ 16 000 hommes en RDC, la MONUSCO est l’une des plus importantes missions de maintien de la paix dans le monde.
Un rapport rendu public, ce mercredi 14 août, par Human Rights Watch et le Groupe d’étude sur le Congo (GEC) fait état de 1900 personnes tuées et 3300 autres enlevées par les groupes armés en deux ans, soit entre juin 2017 et juin 2019, dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. Le rapport présente la région de Beni comme « épicentre » des violences, en raison de l’activisme de l'ADF. Au moins 31% des meurtres des civils ont été perpétrés à Beni pendant la période sous examen.
Christine Tshibuyi