Sur initiative du Gouverneur de la province du Nord-Kivu, Carly Nzanzu Kasivita, une marche anti-Ebola a été organisée ce jeudi 22 août dans les rues de Goma. A l’occasion, l’autorité provinciale a interpellé les pasteurs qui vulgarisent des messages sur l’inéxistence de l'épidémie qui a déjà fait plus de 1900 morts en une année principalement dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri.
Certains pasteurs à Goma et dans certaines villes ont publiquement réfuté la présence de la maladie, poussant leurs fidèles à s’opposer aux mesures établies par les autorités sanitaires pour éviter Ebola.
" Nous mettons en garde tous ces pasteurs qui prêchent qu'Ebola n'existe pas. Les services sont avertis, si jamais tous ces pasteurs et certains politiciens s'aventuraient à banaliser cette maladie, je vais les arrêter. Nous lançons un appel aux groupes armés à laisser les équipes de riposte travailler dans la quiétude ", a prévenu le Gouverneur Carly Nzanzu Kasivita qui promet d’étendre aussi cette sensibilisation dans d’autres villes du Nord-Kivu.
" Après Goma, j'irai à Beni et à Butembo pour sensibiliser la population à observer les règles d'hygiène "
Plusieurs couches sociales qui ont pris part à cette marche ont déclaré des messages d'engagement de lutte contre l’épidémie d’Ebola en RDC. Les jeunes, des femmes, des représentants des confessions religieuses, des conducteurs de taxi motos, des commerçants, des acteurs politiques et ceux de la société civile ainsi que les agents de l'ordre se sont engagés à lutter efficacement contre Ebola en observant les règles d'hygiène.
" Nous confirmons que Ebola existe. Ebola est une menace. Qu'on ne vous trompe pas qu'il s'agit d'un truc monté par les ONG pour nous exterminer. C'est bel et bien une maladie que nous devons combattre en observant les règles d'hygiène ", a dit Herman Kaviti, un des jeunes.
C'est depuis le 1er août 2018 que la maladie a été déclarée en RDC à partir de Mangina en territoire de Beni. La ville de Goma a enregistré le premier cas d'Ebola le 14 juillet dernier. Les cas secondaires du deuxième cas signalé ont été guéris au centre de traitement de l'hôpital provincial du Nord-Kivu. Il s'agit de la femme et de l'enfant du premier cas, un orpailleur venu de Mongwalu, une cité minière de l’Ituri.
Depuis le début de l’épidémie, le cumul des cas est de 2.927, dont 2.822 confirmés et 105 probables. Au total, il y a eu 1.961 décès (1.856 confirmés et 105 probables) et 877 personnes guéries. À la date du 21 août 2019, 382 cas suspects sont en cours d’investigation. 18 nouveaux cas confirmés, dont 17 au Nord-Kivu, notamment 4 Butembo, 3 à Katwa, 2 à Beni, 2 à Mutwanga, 2 à Oicha, 1 à Alimbongo, 1 à Kayna, 1 à Mabalako et 1 à Musienene et 1 en Ituri 1 à Mandima
Jonathan Kombi