Grand Katanga : la SNEL sensibilise les autorités locales pour la sécurisation de ses équipements après plusieurs cas de vol de ses câbles en cuivre pur

Photo ACTUALITE.CD

La Société Nationale d’Electricité (SNEL) se dit, depuis 6 ans, victime des vols à répétition de ses câbles en cuivre pur sur les lignes haute tension Fungurume-Likasi et Likasi-Lubumbashi, respectivement dans les provinces du Haut-Katanga et du Lualaba. Plus de 2800 mètres ont été emportés durant cette période et une dizaine de pylônes fondus par les malfrats pour bien mener leurs opérations. L’entreprise a évalué à plus de 26 millions de dollars investis pour venir à la réparation. A ce jour, déjà 1200 mètres de câble en aluminium ont remplacé ceux qui étaient volés.

Face à ce que la SNEL qualifie de crime socio-économique, elle est allée sensibiliser les autorités des provinces du Haut-Katanga et du Lualaba afin de plaider pour la sécurisation de ses installations.

photo ACTUALITE.CD

« Cette situation regrettable doit partir (à partir) de la libération de l’exploitation minière. A l’époque où nous avions l’Union Minière ensuite la Gécamines, ce genre de vol ne se produisait pas parce que nous n’avions qu’un seul producteur du cuivre qui avait le monopole. Mais, à partir de la libéralisation, tout le monde veut améliorer la qualité des produits et le besoin se fait sentir pour enrichir, de fois frauduleusement avec des produits volés, notamment le cuivre pur que la SNEL utilise dans sa composante transport. Et cela est regrettable. Dans la filière de vol, c’est de la ligne haute tension vers certainement les grands ou petits fours, ce qui fait que les entreprises, à un certain niveau, peuvent aussi être considérées comme des cibles où il faut aller chercher le point de chute de malfaiteurs », a déclaré le Maire de Likasi, Idesbal Petwe, après la réunion du conseil de sécurité tenue à propos.

M. Petwe sollicite également l’implication de la population pour mettre fin à ce « fléau ».

« Nous devons tous nous adonner pour que la SNEL survive parce que si elle disparaît c’est un recul par rapport à la civilisation. Et cela doit nous inciter à redoubler d’efforts pour dénicher tous ces malfrats. Ce qui est important, c’est l’implication non seulement des services de sécurité mais aussi de la population elle-même parce qu’il faut qu’elle ait la culture de la dénonciation. Le mal ne doit pas être couvert parce que tous ces voleurs vivent dans la population, tous ces commerces se font dans la population. Il faut sensibiliser pour atteindre un niveau élevé de dénonciation », a-t-dit.

Pour sécuriser la ligne, les services de sécurité sont déployés le long de la ligne. Dans certains endroits, les villageois sont mis à contribution. Un budget de 32 millions de FC est alloué chaque mois par la SNEL pour motiver les surveillants.

« Pour enrayer le mal, il y a d’abord un partenariat entre la SNEL et les FARDC pour sécuriser un certain espace. Il faut dire que la ville de Likasi est enclavée, dans le territoire de Kambove. Nous essayons de dépasser les limites de la ville pour aller en concert avec l’administration du territoire de Kambove couvrir la partie qui est proche de Likasi. Nous avons aussi une cellule au niveau de la police qui travaille systématiquement pour essayer de dénicher tous les forfaits dans le secteur d’exploitation énergétique en rapport avec l’exploitation minière, il y a également l’ANR qui nous appuie. Il y a tout un regroupement des informations qu’on réunit et les interventions se font. Autour de Likasi, on a fortement diminué toutes les tentatives qui s’opéraient avant, maintenant ça se passe à cheval entre Likasi et Lubumbashi, à 60 km dans le territoire de Kambove », a ajouté le maire de Likasi.

A Kolwezi, chef-lieu de la province du Lualaba, la délégation a rencontré le ministre provincial en charge de l’Energie, pour la même cause. L’autorité provinciale a rassuré que les enquêtes seront menées pour détecter les commanditaires.

Photo ACTUALITE.CD

« Nous aurons à sensibiliser tel qu’il se doit. Nous aurons à sévir tel qu’il se doit. Les enquêtes vont être menées. A ce jour déjà, nous allons lancer les enquêtes pour que nous puissions trouver qui sont ces commanditaires qui envoient. Telle que la situation se présente, ça démontre que ce sont des vols qualifiés, ce sont des vols prémédités, ce sont des gens qui sont dans la patrie. Alors nous allons sévir comme il se doit. Que tout celui qui se retrouve dans ce cas n’a qu’à arrêter parce que l’Etat n’a pas d’amis et nous mettre à ces cas de vandalisme », a rassuré Patrick Thierry André Kakwata.

Les quatre provinces du Grand Katanga sont alimentées par quatre centrales interconnectées, Mwadingusha et Koni, installées dans la rivière Lufira, auxquelles on ajoute Nzilo et Nseke, construites sur la rivière Lualaba, plus l’injection d’Inga et de l’Afrique australe, pour une puissance globale de plus de 400 MVA.

Fonseca Mansianga, depuis Lubumbashi