26 civils ont été tués en l’espace de moins d’une semaine en ville et territoire de Beni (Nord-Kivu). Les tueries ont resurgi depuis le 18 juillet dernier dans la région. Elles sont attribuées aux combattants de Allied Democratic Forces (ADF) ainsi qu’aux hommes armés inconnus.
La première attaque date du jeudi 18 juillet dans le village de Kikawa, près de Kamango. Trois civils dont deux hommes et une femme sont tués par les rebelles ADF, selon la société civile locale. Les victimes étaient interceptées au champ et achevées à la machette.
Dimanche 21 juillet tôt dans la matinée, deux civils (un homme et une femme) sont tués par les rebelles ougandais ADF à l'ouest de Mangboko, village situé près de la localité de Mbau, sur la RN4 en territoire de Beni. Les infortunés étaient tués par armes à feu, un autre civil était grièvement blessé. Les militaires qui étaient intervenus avaient poursuivi les assaillants jusqu’à Masulukwede au Nord-est de la localité de Mavivi. Dans la soirée l'armée annonce la neutralisation de 4 combattants ADF et la récupération d’une arme PKM ainsi que plusieurs effets de guerre.
Le même dimanche dans la journée, quatre corps sont découverts à Malolu, entité située dans la commune de Ruwenzori, au nord-est de la ville de Beni. Les victimes, trois femmes et un homme, parties deux jours plus tôt au champ étaient tuées par les combattants ADF. Leurs corps en décomposition étaient découverts et enterrés par l’armée. Au début de la soirée du même dimanche 21 juillet, deux civils sont tués à Mayimoya près de la localité d'Eringeti, sur la RN4. Au cours de l’attaque attribuée aux combattants ADF, plusieurs personnes sont enlevées mais aussi des biens emportés.
Lundi 22 juillet, dans la soirée, 9 civils parmi lesquels deux enfants dont un nourrisson d'au moins deux mois périssent à Mabalese, à l'ouest dans la cité d'Oicha. Ils sont tués par armes à feu. Une fois de plus, l'armée et la société civile attribuent les faits aux rebelles de l'ADF. Dans la même soirée, trois civils sont tués par un homme armé dans la localité d'Eringeti. Le bourreau en treillis tire à bout portant sur les victimes qui se trouvaient dans leur parcelle. Au moins une personne est blessée. L'autre attaque attribuée aux hommes armés inconnus avait eu lieu samedi 22 juillet dans la localité d'Eringeti, un chef de localité et deux autres civils étaient tués dans leur parcelle.
« Défaillance des services de sécurité »
Après la résurgence des tueries des civils dans la région de Beni, la société civile parle d'une défaillance dans les opérations militaires.
« Cela montre qu'il y a défaillance dans les opérations militaires. C'est pourquoi nous avons dit à la population de décréter une ville morte, en attendant qu'on puisse enterrer nos amis qui ont été massacrés par les ADF », déclare à ACTUALITE. CD, Noella Katungurweki, présidente de la société civile du territoire de Beni.
A Beni ville, les services de sécurité ont alerté les agriculteurs sur la présence rebelle autour de la ville. Au cours d'une réunion lundi, les paysans ont été appelés à ne pas se rendre aux champs dans les zones non couvertes par l’armée.
Yassin Kombi