Ituri: plus de 300.000 déplacés déjà, la nécessité d'agir face à cette nouvelle urgence humanitaire

Un village incendié par les miliciens à 10Km de Nizi, Djugu (Photo ACTUALITE.CD)

Plus de 160 personnes ont été tuées entre le 10 et 12 juin en Ituri dans de nouvelles violences, selon le nouveau gouverneur de la province d’Ituri, Jean Bamanisa Saïdi. Le Haut commissariat aux réfugiés (HCR) parle d’environ 300.000 déplacés déjà.

Un convoi du Programme alimentaire mondial (PAM) de cinq camions avec à leur bord 126 tonnes de nourriture a été escorté par la MONUSCO vers Drodro pour une distribution à plus de 77 000 personnes. 100 autres tonnes de nourriture avaient pu être acheminées précédemment dans cette localité.

« Une équipe d’évaluation rapide multisectorielle, composée du Programme alimentaire mondial, du Haut-Commissariat aux réfugiés, de l’UNICEF et du Bureau de la coordination des affaires humanitaires, s’est jointe à l’escorte pour Drodro où elle est arrivée aujourd’hui également. Cette évaluation vise à identifier les besoins humanitaires et à avoir une meilleure idée du nombre exact de populations concernées », a rapporté le coordonnateur du Groupe de communication des Nations Unies, Mathias Gillmann, au cours de la conférence de presse ce mercredi de la MONUSCO à Kinshasa

David McLachlan-Carr le nouveau Coordonnateur humanitaire et Représentant spécial adjoint du Secrétaire général de l’ONU par intérim, s’est également rendu à Djugu pour évaluer la situation et rencontrer des personnes récemment déplacées par les violences. Il s’est rendu avec le Chef de la Police à Roe où la MONUSCO a établi une de ses bases temporaires, tenue par le contingent du Bangladesh, comme vient de l’évoquer le Général Commins.

A proximité directe de cette base, 18 000 personnes sont actuellement rassemblées après avoir fui les violences. La délégation a échangé avec cette population en quête de protection, qui est démunie de tout : ni nourriture, ni abri, ni eau potable. La délégation a également rencontré le chef de la collectivité Bahema Nord pour évaluer la situation dans cette zone”, a ajouté  Mathias Gillmann.

McLachlan-Karr a souligné la nécessité pour la communauté humanitaire d’agir vite “face à l’extrême vulnérabilité des déplacés, notamment en matière d’assistance médicale, d’accès à l’eau et à l’assainissement. Mais si l’assistance humanitaire est cruciale, la priorité reste de garantir la sécurité des populations civiles, et de permettre leur retour dans leurs villages d’origine, comme le souhaitent les déplacés”.