Une délégation des femmes élues conseillères communales (FECC) de Kinshasa en République démocratique du Congo a été reçue le mardi 3 juin par Joséphine Ngalula, membre de la plénière de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI), pour évoquer la question de l’organisation des élections locales, notamment celles des bourgmestres, de leurs adjoints et des maires.
Conduite par Antoinette Lokomba, présidente du conseil d’administration de la FECC, la délégation a exprimé ses préoccupations lors d’un échange tenu à la salle Abbé Apollinaire Malu-Malu. Les élues communales ont insisté sur l’urgence d’organiser ces scrutins pour compléter le cycle électoral 2021-2027 et garantir le bon fonctionnement des institutions locales.
« Nous avons sollicité cette rencontre afin d’obtenir des éclaircissements sur la tenue des élections locales, dont l’absence complique notre mission au sein des conseils communaux », a-t-elle déclaré. « La récente publication de la feuille de route du processus électoral 2025-2029 a ravivé nos inquiétudes. Nous avons compris que la CENI ne gère pas directement les fonds issus des cautions électorales, qui sont versés à la DGRAD, sous tutelle du ministère des Finances. Le véritable blocage est donc d’ordre budgétaire. »
Les élues communales ont également dénoncé un climat de confusion institutionnelle lié à l’absence de légitimité démocratique des exécutifs communaux, actuellement nommés. Selon elles, cette situation crée une forme de bicéphalisme au niveau local, entravant leur rôle et limitant leurs prérogatives.
« À la base, nous faisons face à une incohérence : nous sommes des élues, mais les exécutifs en place, nommés, ne reconnaissent pas notre autorité. Cela paralyse l’action locale et empêche un véritable contrôle démocratique », a poursuivi Antoinette Lokomba. « C’est pourquoi nous en appelons au gouvernement pour qu’il débloque les fonds nécessaires à la CENI, afin de mettre fin à cette situation. »
Par ailleurs, les conseillères communales ont plaidé pour un renforcement de leurs capacités afin d’améliorer leur efficacité et leur implication dans la gouvernance locale.
Nancy Clémence Tshimueneka