Malaise au Conseil Economique Social : Jean Pierre Kiwakana accusé de défier l’Etat

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Cyprien Kyamusoke, suspendu du secrétariat général du Conseil Economique Social (CES), accuse Jean Pierre Kiwakana, président de cette instance, de ne pas vouloir exécuter les ordres des autorités administratives et judiciaires. Ni la décision de la présidence de la République et du ministère de la Fonction Publique, encore moins celle de la Cour de cassation, n’a contraint Jean Pierre Kiwakana à revoir ses décisions de suspendre M. Kyamusoke et nommé un intérimaire en violation de la loi.

En effet, en date du 31 octobre, le président du Conseil Economique Social avait pris la décision de suspendre le secrétaire général près du CES, Cyprien Kyamusoke, au motif qu’il aurait enfreint le bon fonctionnement de l’administration du CES. Sans s’arrêter, le président du CES avait porté ces accusations, qualifiées par lui d’extrêmement graves devant la commission de discipline de la Fonction Publique pour obtenir la révocation de l’accusé.

Le jury disciplinaire du ministère de la Fonction Publique avait tout simplement rejeté les allégations du président du CES, d’où la signature de l’arrêté par le ministre de la Fonction Publique en date du 11 février 2019 réhabilitant Cyprien Kyamusoke, nommé par ordonnance présidentielle depuis octobre 2014, rappelant par la suite ledit arrêté dans une lettre adressée le 5 mars au président du CES.

Bien avant, la présidence de la République avait dans une correspondance le 23 novembre 2018 rappelé à l’ordre le président du CES pour violation des textes puis qu’un agent nommé par ordonnance présidentielle ne peut être suspendu par une simple décision du CES.

La Cour de Cassation agissant en rôle de surveillance de l’exécution des actes réglementaires a dans une requête, le 27 mars, instruit la police judiciaire pour exécuter l’arrêté du ministre de la Fonction Publique. En dépit de l’exécution le 24 avril, le concerné peine à travailler dans l’administration du CES.

Jean Pierre Kiwakana est accusé également de préparer une plénière en compagnie de certains conseillers pour rendre de nul effet la décision de la hiérarchie. Cette tension remonte d’août 2017 quand le Premier ministre avait dans un courrier du 27 août fait part de son regret au président du CES sur la violation des lois de la République et le dysfonctionnement de l’administration. Ce dernier avait accusé le patron de l’administration du CES d’être derrière cette manœuvre. Contacté, le président du CES n'a pas souhaité s'exprimer sur le sujet.