Kinshasa-Gouvernorat : Les militants de l'UDPS « ne reconnaissent pas » l’élection de Ngobila et fustigent la coalition FCC-CACH

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Au siège de l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), un calme règne au lendemain de la victoire du Front Commun pour le Congo (FCC) dans 16 provinces sur les 24 où les élections des gouverneurs ont été organisées. Particulièrement pour Kinshasa, les militants « ne reconnaissent pas » l’élection de Gentiny Ngobila Mbaka (PPRD) qui a été élu pour succéder à André Kimbuta Yango. Ils fustigent également la coalition FCC-CACH accusant la plateforme de l’ancien président Joseph Kabila de s’arroger tous les pouvoirs.

« A mon avis, c'était bien manifeste que le FCC allait rafler ce poste (Ndlr : de gouverneur de Kinshasa) au regard de sa majorité à l'Assemblée provinciale. On nous apprend que le FCC est en coalition avec le CACH. Et ceci suppose qu'il y a partage du pouvoir à tous les niveaux : le Sénat, les Assemblées provinciales, l'Assemblée nationale et aujourd'hui les gouvernorats. Ce n’est pas du tout clair. Ce n'est plus une coalition. On ne reconnaît pas l'élection de Ngobila parce qu'il est dans le collimateur de la justice suite aux massacres de Yumbi. Il est soupçonné d’être l'un des instigateurs des tueries. C'est une déception pour tout le monde. Surtout, on ne veut plus de ce mariage entre CACH et le FCC », lâche un militant de l’UDPS.

« Je ne suis pas d'accord avec cette élection (de Ngobila). L'homme choisi est trempé dans les meurtres de Yumbi. C'est une énorme déception pour toute la population. C'est vraiment écœurant. On ne le reconnaît pas parce qu'il a des mains sales », s'inquiète Luc, militant de l’UDPS.

« Cette élection n'est pas la bienvenue chez nous. Ngobila est le présumé instigateur des meurtres de Yumbi. Moralement, il ne mérite pas d’être à la tête de la province phare du pays. Et surtout, nous fustigeons l'attitude de nos partenaires. Ce n'est pas normal. Le FCC continue de s'arroger tous les postes. Nous ne voulons plus de ce mariage. Ce n'est plus une coalition. Cette réalité démontre que nous sommes en cohabitation et les choses doivent être tirées au clair. Démocratie oblige, nous assumons notre échec mais nous ne reconnaissons pas Ngobila car soupçonné auteur de plusieurs morts à Yumbi », explique Jeanty également militant.

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« C'est de la mascarade pure et simple. Ngobila est un criminel. Le Maï-Ndombe est dans un calvaire total. Il a commis des forfaits à Yumbi. Sinon, on lui demande tout simplement de s'inscrire dans la logique et dans la vision du chef de l'Etat. C'est lui le garant. Tout ceci dans l'intérêt supérieur de l'Etat », propose Nicodème qui se dit fervent militant du parti de Tshisekedi.

« Ce qui s'est passé aujourd'hui est la conséquence de beaucoup problèmes. Ce n’est pas vraiment étonnant. Le chef de l'Etat actuel doit se débarrasser de Kabila. Cette prétendue coalition n'est pas à accepter parce que c'est toujours une seule partie qui continue à tout gagner. Partout, c'est le FCC qui gagne. C'est vraiment pathétique. On ne reconnaît pas Ngobila. A Yumbi, le sang a coulé. Chose étonnante, un assassin est porté à la tête de la population kinoise », s’étonne Roger.

« Je suis vraiment déçu mais, en tant que démocrate, j’accepte parce qu'il y a la tolérance. Mais c'est l'historique de l'élu qui pose problème. Il a un bilan macabre à Inongo (Ndlr : chef-lieu de la province de Maï-Ndombe). Les massacres de Yumbi sont sur son dos. Je me demande si cette alliance que nous avons eue avec le FCC est pour faire revenir tous les bourreaux de l'ancien régime. Si non, c'est le président qui reste le dernier décideur. Ngobila doit adhérer au programme du chef de l'Etat pour le bien des Congolais », souligne Roger Mbele.

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Denys Ndjoko et Berith Yakitenge