Insécurité : les Kinois se méfient toujours des taxis « ketch » bien que peints en jaune

Photo Actualite.cd

Pour réduire les cas de criminalité urbaine caractérisée notamment par de kidnapping au moyen des taxi-voitures appelés "ketch", les autorités avaient décidé que tous les véhicules de transport en commun soient peints en jaune. 10 mois après l'entrée en vigueur de cette mesure, la population estime que la sécurité n'est toujours pas garantie.

Interrogés à ce sujet par ACTUALITE.CD, plusieurs Kinois estiment que les cas d'enlèvement dans des voitures se poursuivent en dépit des mesures de sécurité prises par le gouvernement.

« Cela n’a rien changé, d'après moi. Peu importe la couleur avec laquelle on peut peindre ces voitures, que cela soit du noir, du bleu ou autre, le problème fondamental est moral puisque si quelqu’un veut te faire du mal, il va le faire. Tout ceci est une acculturation occidentale et orientale. Pour une simple reconnaissance que cette voiture est une voiture taxi, oui mais concernant la sécurité ou l’insécurité, rien ne change », dit Gaël.

« Je monte rarement dans des taxis suite aux spéculations qui tournent un peu partout. Il y a un léger changement parce qu’il n'y a pas longtemps, j’étais à bord d’un taxi. Soudainement, j’ai vu une jeune fille monter et, selon son histoire, la veille elle avait ses biens et elle devait se rendre sur Victoire étant seule avec le chauffeur. Malheureusement, le chauffeur a changé de destination pour la conduire sur la 1ère rue à Limete. Elle a été griffée par l’agresseur un peu partout. Donc ce qui prouve que les mesures du gouvernement ont changé certaines choses mais pas totalement », déclare Péladie.

« Moi-même, j’ai été victime de cet acte a deux reprises. J’habite dans les périphérique du centre-ville et très récemment je me suis faite enlever devant un restaurant de la ville. Je revenais de voir une copine, ils m’ont fait faire le tour du centre puis ils m’ont  déposée devant le cimetière de la Gombe. Pour moi, il n'y a pas de changement. D’ailleurs, je ne préfère plus monter dans des voitures taxi. Je trouve mieux de prendre un taxi-moto pour faire mes courses », explique Laetitia.

« On réduit certes l’insécurité, mais l’anéantir n’a jamais été le cas. Même dans des pays développés. J’ai eu à en parler il n'y a pas longtemps, mais ce que j’ai remarqué c'est que le taux de criminalité a baissé depuis l'entrée en vigueur de ces mesures », dit Eugénie.

« Si ces mesures sont destinées à lutter contre le banditisme, je ne crois pas que cela a résolu grand-chose. L’insécurité continue à battre son plein. La sécurité ne peut pas être garantie par cette pratique. Dire que ce sont des mesures d’identification nous pouvons encore croire mais pas plus. La population est encore tourmentée par ce phénomène. Au contraire, je dirais que cela a accentué la criminalité dans la mesure où lorsqu’une voiture est peinte en jaune, on croit automatiquement que c’est un taxi et que nous sommes sécurisés alors que c’est le contraire », réagit Christopher.

« Il n'y a pas un réel changement même avec le port des matricules. Nous regardons souvent l’émission  Molière à la télévision et c’est toujours la routine », explique Nelly.

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Plamedie Mayamba et Richard Musafiri