Le ministère de la Santé publique, Hygiène et Prévention sociale, à travers le Centre des Opérations d’Urgences de Santé Publique (COUSP), annonce avoir activé le mode alerte suite à la détection de plusieurs cas suspects de fièvre hémorragique virale dans la zone de santé de Bulape, province du Kasaï.
Dans une note d’information officielle consultée par Actualité.cd ce mercredi 3 Septembre 2025, le COUSP fait état de 10 cas suspects identifiés, dont 6 décès confirmés, soit un taux de létalité de 60 %. Selon la société civile locale, ce bilan pourrait toutefois s’alourdir dans les prochains jours.
Le cas index est une femme enceinte de 34 ans, admise à l’HGR Bulape le 20 août avec des symptômes évocateurs (fièvre brutale, hémorragies multiples, vomissements sanglants, asthénie marquée). Elle est décédée le 25 août 2025 dans un tableau de défaillance multiviscérale.
La même source rapporte également une transmission nosocomiale documentée, ayant touché notamment un infirmier et un technicien de laboratoire qui s’occupaient de la patiente décédée.
Évariste Bushebu, acteur de la société civile, souligne :
« Les autorités sanitaires nous ont parlé de diarrhées rouges et de signes qui pourraient s’apparenter à une fièvre virale hémorragique. La contamination est très rapide. »
Les autorités sanitaires précisent que les investigations se poursuivent, que des échantillons ont été envoyés à l’Institut national de recherche biomédicale (INRB) pour confirmation et que le niveau de risque évalué est élevé avec une transmission déjà communautaire. En attendant les résultats, la population est invitée à respecter scrupuleusement les mesures de prévention : lavage régulier des mains, limitation des contacts physiques et signalement immédiat de tout cas suspect.
Cette situation ravive les inquiétudes dans la région, qui avait déjà été touchée par des épidémies d’Ebola en 2007, 2008 et 2011. La plus meurtrière reste celle de 2007 avec plus de 260 cas et 187 décès, selon les sources sanitaires.
Michel Cyala