RDC : garantie par la Loi, la parité reste encore inaccessible à la femme

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Le 8 mars dernier, l’humanité a célébré la Journée internationale de la femme autour du thème ‘‘Penser équitablement, bâtir intelligemment, innover pour le changement’’. Depuis son accession à l’indépendance, la République Démocratique du Congo fournit des efforts pour offrir des opportunités légales aussi bien aux hommes qu’aux femmes. Cependant, beaucoup reste encore à faire pour permettre aux femmes d’accéder en nombre suffisant aux instances de prise de décisions.

Des inégalités de droits, de chance et de sexe persistent entre les hommes et les femmes dans notre société. Elles font perdre à la République Démocratique du Congo l’utile contribution des femmes à la réalisation de ses objectifs de développement humain durable.

Cette persistance des disparités entre l’homme et la femme est constatée dans presque tous les domaines de la vie nationale, particulièrement dans les domaines politique, économique, social et culturel. Ces inégalités entraînent inéluctablement des discriminations quant à la mise en œuvre adéquate de la parité  homme - femme.

Recours aux  instruments juridiques

Devant cette situation, la Constitution du 18 février 2006, telle que modifiée et complétée à ce jour, consacre, dans ses articles 12 et 14, le principe d’égalité de droits, de chances et de sexe. La République démocratique du Congo a dû rectifier plusieurs instruments juridiques internationaux, régionaux et sous-régionaux relatifs aux droits humains pour s’adapter à la nouvelle donne.

Le Législateur congolais s’est, dès lors, conformé à l’esprit de la Déclaration universelle des droits de l’homme, du protocole de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples relatifs aux droits des femmes, et à la Convention sur l’élimination de toutes les discriminations à l’endroit de la femme.

Ces instruments juridiques internationaux est sous-régionaux proclament tous l’égalité de droit entre l’homme et la femme, et constituent autant d’engagements pour la République Démocratique du Congo, appelée à prendre des mesures légales et administratives pour permettre à la  femme de jouir de ses droits.

L’avantage de favoriser l’égalité des sexes

«L’égalité entre les femmes et les hommes est un avantage pour tous. Nous avons tous à gagner à voir les femmes et les filles réaliser tout leur potentiel. Les pays dans lesquels les femmes sont traitées sur un pied d’égalité avec les hommes jouissent d’une meilleure croissance économique. Les entreprises qui comptent de meilleurs résultats, à  travers les accords de paix qui font intervenir des femmes, s’avèrent viables à long terme», commente un acteur politique qui milite pour la promotion de  la femme.

«Les Parlements où siègent des femmes adoptent davantage des lois portant sur des questions sociales fondamentales comme la santé, l’éducation, la non discriminations et les allocations familiales. Il ne fait donc pas l’ombre d’un doute que l’égalité entre les femmes et les hommes est un avantage pour tous. Cette réalité doit être au cœur des efforts qui sont déployés pour accélérer la réalisation des objectifs du millénaire du développement», précise cet acteur politique.

Un lent progrès

Si les progrès accomplis en ce qui concerne l’accès des filles à l’enseignement primaire s’avèrent considérables, de même que la proportion des femmes dans les instances politiques, il reste néanmoins trop lents et trop inégaux. D’où qu’elles viennent, les petites filles doivent encore faire face à l’inégalité des chances et à la discrimination.

Il sied donc de veiller à ce qu’elles soient épargnées de violences qui touchent les femmes dans le monde et qu’elles puissent un jour recevoir un salaire égal pour un travail légal, sans être empêchées de jouer un rôle dans l’économie. Il faudrait qu’elles soient en mesure de participer, dans des conditions d’égalité, aux décisions qui les concernent. Elles doivent avoir la latitude de décider si elles souhaitent avoir des enfants, et, le cas échéant, combien et à quel moment.

Les rôles incontournables de la femme

La femme est le pilier et l’épicentre de toutes les activités menées dans la société. Elle est incontournable dans la vie d’une nation, car elle est en même temps l’épouse, la sœur, la grand-mère. Ayant le pouvoir de donner la vie et d’allaiter, elle a l’opportunité d’être le plus en contact avec les enfants, participant ainsi en grande partie à leur éducation.

En milieu rural, c’est la femme qui produit, transforme les aliments pour l’ensemble de la famille. C’est elle qui cultive, récolte, prépare toute la journée, en compagnie des enfants. Elle est la première à s’apercevoir de faiblesses, en cas des maladies, et à prendre des dispositions appropriées pour leurs soins. Elle assainit, en outre, la maison et les aliments, tant en milieu rural qu’en milieu urbain.

Malgré le grand rôle qu’elles jouent dans la société, les femmes restent encore quotidiennement assujetties aux ‘‘tâches les plus lourdes’’ (protection, éducation…). Elles se retrouvent ainsi dans la couche sociale la plus déshéritée, la plus exploitée et la plus fragile. Cependant, les femmes ont le devoir sacré de négocier pour la prévention et la résolution pacifique des conflits qui naissent entre les hommes et les peuples.

 Falonne MWAKOKI