Audacieuse et dynamique, Francine Muyumba vient d’entrer par la grande porte à la chambre des sages, à l’issue des élections sénatoriales organisées par la centrale électorale, le vendredi 15 mars dernier. Elue avec 9 voix à l’Assemblée provinciale du Haut-Katanga, elle devient, à 32 ans, l’une de plus jeunes sénatrices de l’histoire de la République Démocratique du Congo. Interview.
Francine Muyumba, vous êtes jusque-là présidente de l’Union panafricaine de la jeunesse, un poste tant convoité. Qu’est-ce qui vous a motivée à devenir sénatrice ?
J’ai décidé de mettre mon expérience au service de la nation congolaise. Une expérience que j’ai acquise dans la haute diplomatie, après avoir passé près d’une décennie au service de la jeunesse, tant au niveau continental qu’intercontinental. C’est donc avec humilité et fierté que je vais dorénavant servir mon pays, la République Démocratique du Congo, au niveau de la chambre haute du Parlement.
Avez-vous à cet effet un plan d’action pour atteindre vos objectifs ?
Personnellement, je compte mettre ma petite expérience au profit de mon pays, à travers le Sénat. Je voudrais ainsi mettre en place un cadre favorable à une croissance économique inclusive et durable. Je pense, en outre, travailler pour l’amélioration des conditions de vie des populations vulnérables et pour le rayonnement de la diplomatie congolaise. Dans mon agenda, je compte également me mettre au service des jeunes et des femmes.
Parlez-nous brièvement de votre parcours politique.
J’ai été élue présidente de l’Union Panafricaine de la jeunesse, en 2014. Ces fonctions m’ont permis de beaucoup voyager, mais surtout d’échanger avec plusieurs présidents africains sur les questions liées à la mise en place d’un Fonds africain pour le développement de la jeunesse. Réélue à la tête de cette haute institution en 2018, je continue le même combat pour un avenir meilleur de la jeunesse africaine. Fondatrice et manager d’International Management consulting film pour la promotion de l’emploi au sein de la jeunesse africaine, je suis ambassadeur, chargé de mission d’itinérance.
Comment en êtes-vous arrivée là, en dépit de votre jeune âge ?
Avec en poche mon diplôme de licence en communication, obtenu à l’Université de Namibie, où je fus présidente du Conseil représentatif des étudiants, je suis revenue en République Démocratique du Congo pour apporter ma contribution au développement. Une fois de retour au pays, je me suis mise à la disposition des jeunes et des femmes. J’encourageais particulièrement ces filles et dames qui émergent dans notre pays, dans un milieu où nombreux pensent que les femmes sont incompétentes. La détermination et la performance font partie de mon combat de tous les jours, car je suis convaincue qu’un travail bien fait ne passe pas inaperçu.
Au milieu de toutes ces contradictions entre hommes et femmes, comment avez-vous réussi à rafler un grand nombre de voix ?
J’ai misé sur la confiance que mes compatriotes m’ont témoignée, à travers les députés provinciaux du Haut-Katanga. Cette confiance en la vision qui m’anime et que je voudrais voir en marche. Je tiens ainsi à remercier mes compatriotes pour leur confiance. Je leur garantis que c’est avec fierté que je vais désormais servir mon pays en tant que sénatrice.
Propos recueillis
par Martine KABATA