Le directeur général de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, a nommé le Néerlandais Peter Jan Graaff, comme son Représentant spécial dans la coordination de la riposte contre l'épidémie de la maladie à virus Ebola qui frappe dans le Nord-Kivu et l'Ituri, deux provinces de l'est de la République démocratique du Congo (RDC).
Agé de 59 ans, Graaff est arrivé, lundi 25 mars, à Kinshasa "où il sera basé pour coordonner la réponse au niveau stratégique avec le ministère de la Santé, et par-delà l'ensemble du gouvernement de la RDC, le système des Nations Unies, les partenaires d'exécution et du financement ainsi que, plus largement, avec le corps diplomatique et les intervenants humanitaires", a annoncé l'OMS dans une note envoyée aux médias ce mercredi 27 mars.
Il se rendra régulièrement dans les zones affectées pour "s'assurer que les discussions à Kinshasa se fondent sur les réalités du terrain et des informations fiables", selon l'OMS dont le directeur général s'est déjà rendu à trois reprises au Nord-Kivu depuis la déclaration de l'épidémie le 1er août. Peter Graaff travaille depuis 2014 dans le monde de la riposte de grande envergure contre Ebola.
En 2014, il était responsable de la gestion de la crise d’Ebola pour le Liberia. L'année suivante (2015), le secrétaire général de l’ONU, l'avait nommé comme son Représentant spécial par intérim et chef de la Mission des Nations Unies pour l’action d’urgence contre l’Ebola (MINUAUCE).
Le chef de l'OMS décide de nommer un envoyé spécial au Congo-Kinshasa après que l'épidémie a franchi le seuil des 600 morts et celui de 1000 cas, devenant la plus meurtrière épidémie d'Ebola de l'histoire de la RDC.
Mardi, le ministère de la Santé a fait état de 639 décès parmi les 1.022 cas déjà enregistrés dans les deux provinces. Avant la nomination de Peter Graaff, l'OMS a annoncé qu'il faudrait encore six mois pour en finir avec cette épidémie.
Le ministère de la Santé, qui patronne la riposte, a annoncé une nouvelle stratégique de "prévention et de contrôle" des infections communautaires de la maladie à Virus Ebola dans la province du Nord-Kivu.
Berceau d'Ebola depuis 1976, la RDC en est à sa dixième épidémie, qui constitue également la deuxième épidémie la plus meurtrière jamais enregistrée dans le monde, après celle de 2014, qui a fait 11000 victimes en Afrique de l’Ouest.
Christine Tshibuyi