Trois scrutins auront lieu le 23 décembre, a confirmé la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI). 46.862.243 électeurs inscrits seront appelés à se choisir leurs députés nationaux, leurs députés provinciaux et leur président de la République. Les candidats sont déjà en campagne électorale et ACTUALITE.CD se met en mode élection. Avec #RDCVOTE, suivez sur toutes nos plateformes numériques tous les candidats à la présidentielle.
Lives, interviews, reportages, infographies, photos exclusives, caricatures…La chronique des élections avec les chiffres, les projets, les meetings, les idées, les écarts et tout ce qui va avec. Du 22 novembre au 23 décembre, pour vous aider à opérer le bon choix, ne ratez rien sur ACTUALITE.CD
Suivez également, les interviews #MoiPrésident : Energie, développement durablement, industries extractives, sécurité, défense…Ce qu’en pensent les candidats.
Aujourd’hui, Samy Badibanga Ntita
Pourquoi êtes-vous candidat ?
En un mot, je suis candidat pour proposer un contrat social à la population. Pour que la population ait confiance dans les institutions, il faut d’abord qu’elles lui soient utiles. Il faut maîtriser nos richesses et les redistribuer à la population. Le pays est dans une situation dramatique. Les politiques publiques ne sont pas à la hauteur de la situation d’urgence que vit la population. Il y a un risque d’effondrement de la Nation. En 2019, nous aurons plus de pauvres que l’Inde qui a plus de 15 fois la population du Congo (1,4 milliard contre 90 millions) ! Nous vivons une accumulation de crises : sécuritaire, humanitaire, sociale, économique, financière, politique. Mais il faut voir la situation avec espoir et optimisme. Les multiples crises que nous connaissons doivent aboutir à une nouvelle étape. Il faut passer de la phase de transition vers la démocratie, à une phase de développement économique et social.
Le contrat social est simple : La population et les entreprises ne paient les impôts que si l’Etat est perçu comme utile s’il est capable d’assurer ses missions essentielles : la sécurité des personnes et des biens, l’école gratuite aux enfants, la santé gratuite aux mamans, de fournir de l’électricité et de l’eau potable, des routes et moyens de transports, l’alimentation, et des emplois à la jeunesse et aux moins jeunes
22 pays en Afrique ont un programme de filet social comme le Sunga Libota que je propose. Pourquoi la RDC n’en a pas encore un ? Il faut le faire rapidement. D’autant que dans ces pays, 80% des programmes sont financés par les partenaires internationaux.
Une fois élu quelle sera votre première décision ?
La première décision sera triple parce que la situation à régler est complexe :
En matière de sécurité, 1er devoir de l’Etat et condition de la souveraineté et du développement : transfert de l’état major de l’armée au Nord-Kivu, le temps de régler la situation sécuritaire : la sécurité des personnes et des biens est le premier devoir de l’Etat et le premier des droits humains
En matière de finances publiques, condition de financement du nouveau contrat social : Fusion des Régies Financières de l’Etat en une autorité des revenus de l’Etat pour pouvoir piloter et sécuriser les ressources de l’Etat.
Flat Tax : taux unique d’impôt à 10% pour relancer l’économie et les investissements, et éradiquer les tracasseries fiscales, les arrangements et le pillage des fonds publics.
En matière de redistribution à la population, condition de la légitimité et l’utilité de l’Etat : Affectation des budgets disponibles et aide internationale à l’aide sociale pour l’école gratuite, la santé gratuite et Sunga Libota : l’aide aux familles sous forme d’une allocation de 100 dollars par mois versés aux mamans
D’autre part, nous demanderons l’organisation d’une nouvelle conférence internationale pour le Congo, où nous allons présenter nos réformes de transparence anticorruption, de finances publiques, de libéralisation de l’économie. Il s’agira de démontrer une dynamique de réformes pour l’obtention de dons et crédits pour contribuer au financement d’investissements des infrastructures essentielles, notamment de transports et énergie, pour permettre le développement des activités économiques.
J’avais obtenu une 1ère conférence humanitaire : 528 millions de dollars d’aide en dons. L’objectif de la 2ème conférence est d’obtenir 25 à 40 milliards de crédits pour les entreprises qui vont investir dans la reconstruction du pays. J’espère aussi obtenir des fonds d’appui au budget pour financer le nouveau contrat social : école et santé gratuites, allocation d’aide aux familles. J’ai confiance en cet objectif car le Congo est un enjeu international majeur pour le continent africain, pour la région, pour le changement climatique avec notre immense forêt, donc pour le développement durable de la planète.
La Gambie a obtenu 1,5 milliard de dollars de cette façon, en 2018, après avoir connu son alternance démocratique. La Gambie a une population de 2 millions de personnes, nous sommes 90 millions de Congolais… De même, la RCA avec 4,5 millions de population a obtenu 2,2 milliards de dollars, en 2016, pour sa reconstruction post conflit.
Une fois élu comment allez-vous régler la situation de Béni et en finir avec l’insécurité ?
Il s’agit d’un problème complexe qui appelle une réponse complexe :
Pour y arriver, il y a une condition : des finances publiques efficaces :
Le Congo a un potentiel énergétique exceptionnel, quelle sera votre politique pour accélérer l’industrialisation de la RDC en passant par l’énergie ?
Deuxième poumon de l’Humanité, quelle sera votre priorité une fois élu en matière écologique et développement durable
C’est un sujet important, mais avant l’écologie, il y a l’humain. Il faut rappeler qu’il y a 16 millions de personnes en besoin d’aide humanitaire. La priorité est d’assurer la sécurité des personnes et sortir celles et ceux qui sont frappés par la crise humanitaire.
Bien sûr, l’environnement est une question importante. Il faut le préserver, l’exploiter de manière durable pour le transmettre aux générations qui nous suivent. La coupe illégale de la forêt doit être empêchée et sanctionnée. Il faut pour cela renforcer nos finances publiques et la coopération internationale pour protéger nos forêts.
C’est une question de santé publique majeure : on doit renforcer le contrôle et la surveillance des activités notamment minières.
Les 5 grands chiffres de notre programme de réformes de changement pour tous sont les objectifs suivants à 5 ans :
Comment on y arriver ?
C’est une combinaison d’action et de réformes :
C’est le résultat de notre fiscalité illisible, de la défiance envers des autorités publiques qui n’assurent pas le minimum de service public ; de nos douanes impraticables qui poussent les commerçants vers l’informel et la contrebande. Il faut une réforme des Douanes et une FLATTAX : le commerce doit être simple, l’impôt facile et payable par électronique et téléphone. Il faut aussi retenir que 8 investisseurs sur 10 repartent du pays en abandonnant leur projet quand on leur explique la fiscalité. Les 2 qui restent choisissent l’informel !
Interview par Stanis Bujakera Tshiamala