RDC : Plusieurs dizaines de journalistes ont manifesté pour réclamer la libération de Peter Tiani

Peter Tiani

Plusieurs dizaines de journalistes ont manifesté à Kinshasa pour exiger la libération de Peter Tiani, journaliste et responsable du magazine d'information "Le vrai journal". Il a été arrêté le mercredi 7 novembre 2018. La marche est partie du bâtiment de la Regideso jusqu'au siège du Parquet général de la République. Sur place, une délégation a été constituée pour rencontrer les responsables du Parquet.

D'après les proches de Tiani, c’est un fils du Premier ministre Bruno Tshibala qui a porté plainte contre le journaliste pour « diffamation, calomnie, imputations dommageables ». Il avait relayé un article du site Scoop-RDC qui évoquait la disparition dans la résidence du Premier ministre d'une somme importante d'argent. Le camp Tshibala n'a pas encore réagi. 

Le journaliste avait alerté sur Twitter, le 5 novembre, sur les menaces qui pesaient sur lui :

"J'apprends et j'aimerais bien me tromper que Jean-Marie Kasamba appelle qui il veut (JED, Pdt UNPC nationale, Min Mende) pour justifier mon arrestation sous prétexte que je suis en train de m'attaquer au 1er Ministre, Pfffffff. Advienne que pourra...

Entre le 3 novembre 2017 et le 2 novembre 2018, Journaliste en Danger a recensé 121 cas d’attaques contre les médias et les journalistes, un chiffre identique à celui de 2017. Soixante-dix-sept pour cent de ces atteintes à la liberté de la presse ont été commises par les autorités politiques, administratives ou sécuritaires congolaises, engageant directement la responsabilité de l’Etat, pourtant censé garantir et assurer la liberté et la protection de la presse comme l’exigent les articles 24 et 212 de la Constitution. D’après JED, ces attaques ne sont pas des cas isolés mais “font partie d’un système de répression planifié dans le but de faire taire ou faire disparaître tous ceux qui dérangent parce qu’ils ne pensent pas la même chose que les caciques du régime”.