RDC : Cité parmi les "bourreaux" de la presse , Ngoyi Kasanji "surpris" par la "complaisance" du rapport de JED

Alphonse Ngoyi Kasanji / Ph. Droits tiers

Le gouverneur de la province du Kasaï Oriental , Alphonse Ngoyi Kasanji a rejeté, ce samedi 3 novembre, le rapport annuel de l'ONG Journaliste en danger (JED) sur l’état de la liberté de la presse en RDC, qui le cite parmi les "bourreaux" de la presse.

Le gouverneur est cité notamment par rapport à l’arrestation, en avril 2018, pour "imputations dommageables" d’Eliezer Ntambwe, journaliste-présentateur du magazine intitulé "Tokomi wapi" (Traduction : Où en sommes-nous arrivé ? ", diffusé dans plusieurs chaînes de télévision émettant à Kinshasa.

Dans un communiqué publié ce samedi, Kasanji  a rappelé que le journaliste avait été jugé par le tribunal des pairs de l'Union nationale de la presse du Congo (UNPC) et reconnu coupable pour diffamation et imputations dommageables à son égard.

"Comme en 2017, Alphonse Ngoyi Kasanji est encore une fois surpris par la complaisance du rapport de l'ONG Journaliste en Danger , qui le qualifie, sans fondement, de bourreau de la presse congolaise", réagit le gouverneur dans ce communiqué dont une copie est parvenue à ACTUALITE.CD.

Le responsable accuse JED de "faire croire aux journalistes qu'ils sont au-dessus de la loi" et de "faire à chaque fois des rapports iniques" pour "justifier les nombreux financements obtenus de l'extérieur".

Soutenu notamment par Reporters Sans Frontières (RSF), cette ONG "devrait plutôt s'investir dans le recyclage permanent des professionnels des médias congolais afin d'éviter que ces derniers retombent dans des cas de diffamations et de violations de la loi", conseille Kasanji.  

Pour avoir interdit aux médias de Mbuji-Mayi de diffuser les émissions à caractère politique pour "prévenir des messages et informations d’incitation à la haine, aux troubles à l’ordre public et aux violences", Ngoyi Kasanji avait été listé parmi les bourreaux de la presse, en 2017, par JED.

Le Rapport intitulé "Journalistes et Médias sous pression : Les élections de tous les dangers" a été  publié vendredi 2 novembre, à l’occasion de la célébration de la "Journée Internationale de lutte contre l’impunité des crimes commis contre les journalistes".

Cette année, 54 journalistes ont été arrêtés pour diverses raisons professionnelles. Si les uns ont été privés de leur liberté pendant moins de 48 heures, d’autres, au contraire, ont été gardés dans les installations des divers services pendant de longues périodes.

Parmi les bourreaux de la presse, l'ONG cite également le gouverneur du Kasaï Central Denis Kambayi, le directeur général de la Radio Télévision Nationale Congolaise (RTNC) Ernest Kabila, le ministre des Postes et des Télécommunications Emery Okundji et l'ancien ministre de l'Intérieur et de la Sécurité Ramazani Shadary, le dauphin du président sortant Joseph Kabila à la présidentielle du 23 décembre prochain.

Christine Tshibuyi