Certaines femmes angolaises rejoignent, à Kamako, leurs maris congolais refoulés d'Angola

Un hangar à Kamako où vivent des congolaises expulsées de l'Angola. Photo: Sosthène Kambidi

Léontine Mwad est une Karund, descendante de l'ethnie Tchokwé d’Angola. Fille d'un ancien “gendarme congolais”. Née dans l’actuelle province du Haut-Katanga, au sud-est de la République démocratique du Congo (RDC),  Léontine a longtemps vécu en Angola où elle a épousé un Congolais.

Depuis le dimanche dernier, Léontine est arrivée à Kamako avec ses cinq enfants. Elle cohabite dans une installation de fortune, une salle de classe non-achevée,  avec deux autres femmes de la tribu Thunkonke également venues d'Angola. Toutes les trois, elles observent leurs maris congolais qui font des des vas-et-viens entre le poste frontalier et la cité de Kamako, distant de 7 Km pour évacuer avec l'appui des transporteurs à vélo (Bayanda) les biens qu'ils ont amenés d'Angola après leur expulsion.

Léontine se rappelle encore de ce jour où les forces de sécurité angolaises avaient tenté de la séparer de son mari quand ce dernier se faisait expulser.

“Les militaires angolais sont arrivés chez nous à Calonda et ont demandé à mon mari de rentrer dans son pays. J'ai discuté avec eux. Ils m'ont dit que je suis angolaise et que je pourrais rester. Que c’est mon mari qui devrait partir. J'ai tout fait, ils n'ont pas accepté. Ensuite, j'ai décidé de suivre mon mari”, raconte-t-elle à ACTUALITE.CD

L’une de deux autres femmes venues d’Angola, qui cohabitent avec Léontine, affirme également avoir quitté l’Angola pour rejoindre leurs époux congolais refoulés. Elle déplore par ailleurs des conditions dans lesquelles ils vivent à Kamako.

“Quand on a refoulé nos maris, nous avons décidé de les suivre mais ce sont les conditions de vie ici qui sont intenables. J'ai un bébé d'un mois et voyez où nous dormons avec deux autres familles. Nous demandons aux autorités congolaises de nous trouver des maisons car ces enfants sont Congolais”, déclare-t-elle, montrant sa pièce d’identité angolaise.

Les trois femmes indiquent que nombreuses sont les Angolaises qui ont suivi leurs maris congolais en RDC.  

Sosthène  Kambidi depuis Kamako