L'épidémie d'Ebola qui sévit dans les provinces du Nord - Kivu et Ituri a franchi le seuil des 200 cas de fièvre hémorragique. Elle a atteint le cap des 130 décès, selon le dernier décompte officiel.
En date du 11 octobre, l'épidémie déclarée depuis le 1er Aout avait déjà fait 130 morts parmi les 205 cas de fièvre hémorragique dont 170 confirmés et 35 probables. Sur les 170 confirmés, 95 sont décédés et 54 sont guéris. Les autres cas sont hospitalisés dans les différents Centre de Traitement d’Ebola (CTE) installés dans la région.
L'épidémie touche les localités ou villles de Beni , Oicha , Butembo , Maereka , Kalunguta , Mabalako , Musienene dans le Nord - kivu et celles de Mandima , Tchomia et Komanda dans l'ituri.
Sur les 205 cas, 92 ont été rapportés dans la localité de Mabalako proche de Mangina où avait été déclarée l'épidémie le 1er Aout. 72 cas ont été recensés dans la ville de Beni en proie depuis quelques mois aux attaques des présumés rebelles ougandais des forces démocratiques alliées (ADF).
La situation sécuritaire inquiétante aurait contribué à l’augmentation des cas d’Ebola depuis septembre à Beni, selon l'Organisation Mondiale de la santé (OMS) qui appuie cette riposte dirigée par le ministère de la santé.
Entre le 1er et le 11 octobre 2018, 39 nouveaux cas confirmés d’ Ebola ont été signalés dont 32 à Beni, soit 82% des nouveaux cas, alors que les équipes participant à la riposte ont connu plusieurs agressions de la part des membres de la communauté locale, mettant en péril la réponse à la maladie.
La semaine dernière, deux agents de la croix -rouge congolaise ont été "grièvement blessés" dans une agression survenue lors d'un enterrement "sécurisé".
Face à ces "agressions", les autorités de la ville de Beni ont annoncé des mesures contre "les agressions des personnels de santé et le non-respect des mesures de prévention".
Ces mesures incluent la possibilité aux équipes de riposte de faire appel aux forces de l’ordre lors "des prélèvements et des enterrements dignes et sécurisés". Les autorités ont aussi interdit de garder "délibérément" un cas suspect et "l'empêcher de se rendre au CTE sous peine d'être sanctionné pénalement".
Les guérisseurs et "tradipraticiens" devront "référer tout cas suspect au Centre de Traitement d'Ebola (CTE) sous peine de voir leur centre être fermé et d'être interdit de pratiquer toute forme de médecine".
Un plombier de la Mission de l’organisation de l'ONU pour la stabilisation en RDC ( MONUSCO) a attrapé Ebola après avoir passé un séjour dans le centre d’un "tradipraticien" alors qu’un cas confirmé y avait été pris en charge.
Christine Tshibuyi