L'organisation médicale internationale Médecins Sans Frontières (MSF) tire la sonnette d'alarme sur la recrudescence des cas de choléra, depuis un mois, dans la zone de santé de Fizi (Sud-Kivu). Au moins 47 cas en moyenne sont enregistrés, par semaine, à Baraka et au moins 16 cas à Kazima, dans la zone de santé de Fizi, renseigne un communiqué de MSF publié ce jeudi.
Ces cas sont pris en charge par MSF dans les Centres de traitement de choléra (CTC), installés dans les zones de santé précitées. L'organisation affirme que ces indications démontrent les limites du “système d'aide” en place faute d’acteurs humanitaires et de mesures préventives suffisantes, efficaces et durables pour éviter la propagation.
"Malgré les efforts fournis par la communauté humanitaire pour la prévention du choléra dans le Sud-Kivu, MSF constate que les effets positifs en termes de réduction significative des cas ne sont toujours pas observés. La réponse en eau, hygiène et assainissement apportée à la population reste insuffisante, inadéquate et de trop courte durée", a déclaré Fernando Galvan, chef de mission de MSF au Sud-Kivu.
MSF, qui intervient aussi dans la zone de santé d’Uvira et Ruzizi, les CTC d’Uvira, de Sange ainsi que l’Unité de Traitement du Choléra (UTC) de Kiliba notamment dans l’installation des points de chloration à Kiliba, dit craindre l'expansion de la maladie en cas de manque de mesures préventives appropriées.
"Encore une fois, MSF craint que l’aspect curatif de la riposte à cette épidémie ne soit pas soutenu par une approche préventive durable telle que l’approvisionnement en eau potable de la population ou des mesures d’hygiène adaptées, et que de tels écarts mettent la santé d'un plus grand nombre de personnes en danger à Baraka, Fizi et au Sud-Kivu, de manière générale", a ajouté M. Galvan.
MSF réitère une fois encore son interpellation aux acteurs humanitaires sur la nécessité d’une réponse suffisante, efficace et durable, qui permettrait à la population d’avoir accès à l’eau potable, aux services adéquats d’hygiène et d’assainissement, et ainsi d’endiguer l’épidémie.
Patrick Maki